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Simon Compaoré aux Editions Sidwaya : « J’ai atteint ma limite et achevé ma course… »
 
L’édile de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré, a effectué une visite « éclair » aux Editions Sidwaya, le mardi 13 novembre 2012. A son arrivée, il a été accueilli par le directeur général de la « maison commune », Rabankhi Abou-Bâkr Zida . Invité à visiter les différents services des Editions Sidwaya, l’hôte du jour, visiblement très pressé (NDLR : parce que devant aller au lancement des travaux de bitumage d’une route à Saaba, la même matinée), s’est néanmoins, prêté à quelques questions des journalistes.

Il est 8h40 mn, ce mardi 13 novembre 2012, quand le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré et ses collaborateurs, font leur entrée dans la « maison commune ». Sacré Simon ! Il est entré au même moment que ses collaborateurs censés jouer les précurseurs. Après quelques échanges de civilité avec le directeur général des Editions Sidwaya, Rabankhi Abou-bâkr Zida, l’hôte du jour a dévoilé les raisons de sa présence, dans les locaux du « journal de tous les Burkinabè ». Motif : « Je suis venu vous annoncer l’’ensemble des activités que nous avons concoctées dans le cadre de la commémoration des dix-sept années de décentralisation dans la commune de Ouagadougou ».

En guise de rappel, il a fait savoir que c’est à la faveur du vent de la décentralisation qui a soufflé très fort en février 1995 sur le Burkina, qu’il a été porté à la tête du conseil municipal de la ville de Ouagadougou. Il a aussi indiqué que c’est à cette occasion que le « Pays des hommes intègres » élisait au suffrage universel direct, ses premiers maires et conseillers municipaux. Cette visite de l’édile de la ville de Ouagadougou a été l’occasion pour les journalistes de Sidwaya de lui arracher quelques mots, sur ces 17 années passées à la mairie de Ouagadougou. Quel sera l’avenir de M. Compaoré, après son retrait de la mairie ? Simon Compaoré, avec le même engagement empreint d’humour : « je suis un jeune retraité de la fonction publique qui refuse de se faire conter. De ce fait, je vais chercher à me rendre utile et si vous avez du boulot pour moi, je suis preneur (rire) ».

Fierté et regrets de Simon

Au cours de ce face-à-face avec les ouvriers de la plume de Sidwaya, l’une des questions qui a réjoui le bourgmestre a levé un coin de voile sur « ses fiertés » et « ses regrets », pendant son triple mandat. Pour Simon Compaoré, les difficultés sont énormes, quand on gère une ville qui est passée de 60 000 habitants en 1960 à plus de 2 000 000 de nos jours et de 1000 hectares à 52 000 hectares sur la même période. Ce qui lui a fait dire que Ouagadougou est « la ville aux mille défis ». Avant de répondre que les actions menées par son équipe depuis son élection en 1995, peuvent être qualifiées « sans fanfaronnade » de positives. « Mais, je suis quelqu’un qui refuse de se flageller aussi.

Quand c’est bien, même si vous ne le reconnaissez pas, wallaï moi je le reconnais. Aussi, quand c’est mauvais, je me donne le courage de dire que c’est mauvais et de voir comment on peut rectifier le tir », a martelé Simon Compaoré. A leur arrivée, a-t-il dit, le conseil municipal avait une obligation de résultat : « Il est dit dans Mathieu 7, verset 7 : frappez et on vous ouvrira. Quand on a frappé, on a pu mobiliser des milliards. Ce qui a permis à notre équipe d’engranger des succès ». Il a cité entre autres, la capacité de mobilisation des ressources d’une collectivité qui se chiffre à des milliards de FCFA auprès des institutions d’Afrique et du monde, la mobilisation des milliards de FCFA auprès de l’Agence française de développement pour donner de l’eau potable à des populations qui sont dans des quartiers dits non structurés (non lotis), l’obtention de prêts auprès de la Banque mondiale pour le bitumage de rues de la capitale et la réhabilitation du marché central.

« Toutes ces réalisations ne sont pas tombées du ciel, c’est parce qu’il y a eu de la volonté », s’est-il félicité. Au cours de cet entretien, il a également fait cas des insuffisances rencontrées lors de son mandat. Il a cité la tentative infructueuse de fermeture des chambres de passe, les tollés dans les opérations de lotissement.

Simon Compaoré s’est montré, finalement, dubitatif sur ce dernier point : « pour les lotissements, une étude réalisée par l’Institut de recherche pour le développement a révélé que 70% des Burkinabè sont propriétaires de leur logement à Ouagadougou. Malgré les nombreux discrédits sur cette opération, beaucoup de Burkinabè ont eu des parcelles ». S’exprimant sur sa retraite politique et son éventuelle entrée au sénat, au cas où cette institution venait à voir le jour, il a précisé qu’au niveau de sa formation politique, il fait partie de ceux qu’on peut appeler « anciens ». A l’entendre, contrairement à ce qui se dit, aucun membre de son équipe n’a été poussé vers « la fenêtre ».

Refus d’être un maire trouillard, couard

Pour expliquer son départ de la mairie, il se réfère à Saint Paul qui disait à son fils spirituel Timothée : « j’ai combattu le bon combat. J’ai achevé la course, j’ai gardé la foi ». « Me concernant, j’avais déjà annoncé les couleurs en annonçant mon départ de la mairie et des instances supérieures de la direction du parti. J’ai atteint ma limite et achevé ma course. Car, il reste beaucoup de défis à Ouagadougou, cette ville que j’aime passionnément et qui m’a vu naître. Je suis prêt à toujours apporter ma contribution, chaque fois que le besoin se fera sentir », a-t-il précisé. Il a par ailleurs, souhaité que la nouvelle équipe qui sera portée à la tête du conseil municipal poursuive les actions entreprises pour le rayonnement de la ville.

« Je répéterai toujours et même si on doit m’enlever la tête que ne vit pas à Ouagadougou qui veut, mais qui peut. Comme toutes les villes dignes de ce nom, Ouagadougou est une ville qui a des règles et que tous les citoyens doivent les respecter. Vous me voyez assis dans mon bureau pendant que des individus sont en train de brûler les goudrons, casser les feux tricolores. Non, non, non ! Je ne dois pas être un maire trouillard, couard. En temps de paix comme en temps de guerre, on doit voir le chef. Mais, je ne suis ni fou ni bête… ». A l’issue de l’entretien, M. Compaoré a encouragé les animateurs du « journal de tous les Burkinabè » au professionnalisme dans le traitement de l’information. Il a par ailleurs, indiqué que dans les jours à venir, il sera face à la presse et tous les partenaires techniques et financiers qui l’ont aidé à apporter sa touche à la construction de la capitale burkinabè pour leur faire le bilan de ses 17 années d’exercice.

Abdel Aziz NABALOUM (emirathe@yahoo.fr)

Sidwaya