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Logement au Burkina : Les ambitions du gouvernement Tiao III
 
Au nombre des points qui ont retenu le plus l’attention dans la déclaration de politique générale du Premier ministre Luc Adolphe Tiao intervenue le 30 janvier dernier, figure le logement. Sur cette question à laquelle les Burkinabè attachent une grande importance, le nouveau gouvernement entend apparemment prendre le taureau par les cornes.

Ainsi, la politique de logement social initiée pour favoriser l’accès des citoyens à un abri décent au moindre coût sera poursuivie. Toutefois, cette politique de logement social connaît dans sa mise en œuvre des difficultés, notamment le programme de construction de 10 000 logements sociaux. A ce sujet, le PM Tiao a relevé devant la représentation nationale l’incapacité de nos entrepreneurs à exécuter des travaux d’une certaine envergure. Mais, rassure t-il, tout est mis en œuvre pour résoudre les problèmes rencontrés.

Car, reconnaît le chef du gouvernement, « le logement est au centre des préoccupations du peuple burkinabè (…) et nul ne conteste que la satisfaction des besoins en logements décents dans un cadre assaini constitue un des facteurs de bien-être de la population ».

Pour ce faire, le gouvernement Tiao III entend veiller à la promotion d’une politique ambitieuse de logement et d’assainissement du cadre de vie à travers notamment la planification, l’aménagement des villes et la promotion du logement décent pour tous.

Dans cette perspective, il envisage le recadrage de sa politique de lotissement pour mettre fin aux spéculations constatées ces dernières années. Des textes réglementaires seront adoptés à cet effet pour renforcer le mécanisme d’attribution des parcelles dans une plus grande transparence. « Ces orientations feront l’objet très prochainement de la tenue des états généraux sur les lotissements », a annoncé Tiao.

Autre ambition du gouvernement en matière de logement : le cadrage des prix des loyers par textes juridiques pour freiner l’inflation dans le domaine immobilier au Burkina Faso. Un projet pas du tout du goût d’un parlementaire qui trouve que cela pourrait décourager les opérateurs privés. Mais, le député, apparemment, n’a pas réussi à convaincre Luc Adolphe Tiao qui a réaffirmé la nécessité d’aller à ce cadrage des prix pour limiter les abus des bailleurs dont certains n’hésitent pas, selon le Premier ministre, à multiplier le loyer par dix lorsque c’est l’Etat qui est locataire.

Le temps est donc venu de mettre fin à ce système qui fait de l’Etat la vache à lait des opérateurs privés. Mais, au-delà de l’Etat, ils seront certainement nombreux les Burkinabè locataires qui pousseront un petit ouf de soulagement si la mesure venait effectivement à être adoptée, tant les augmentations de loyers se font au gré des humeurs des propriétaires immobiliers.


Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net