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Velléités de modification de l’article 37 : L’UPC appelle ses militants à la vigilance
 
L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a fêté ce 1er mars 2013 son troisième anniversaire. Et c’est ce jour que les responsables et députés du parti ont choisi pour entamer à Léo leurs premières journées parlementaires. Sous la problématique de la protection de l’environnement dans les provinces du Ziro et de la Sissili, principales zones pourvoyeuses de Ouagadougou en bois de chauffe.

« Apprécier l’état de dégradation de l’environnement dans la zone ; appréhender la question de l’approvisionnement de la ville de Ouagadougou en bois de chauffe ; apprécier la participation des populations à la gestion de l’environnement ; analyser la problématique de l’agrobusiness sur la paupérisation paysanne ; s’imprégner de manière générale des difficultés rencontrées et proposer des perspectives pour une meilleure gestion de l’environnement ». Ce sont là les objectifs poursuivis par ces premières journées parlementaires de l’UPC placées sous le thème : « Déforestation de la forêt et agrobusiness accentuant la précarité des exploitations agricoles familiales ».

Briser le cercle vicieux

Ce thème est d’actualité, indiquera la vice-présidente du groupe parlementaire UPC, Rose Marie Compaoré/Konditamdé dans son allocution d’ouverture, soulignant la nécessité de prendre la mesure de la gravité de la situation.

La première communication sur « Les aménagements participatifs dans le Centre-Ouest » a davantage permis aux uns et autres de s’imprégner de la problématique en question. Assuré par Sibiri Kaboré, directeur régional de l’Environnement et du Développement durable du Centre, l’exposé a mis à nu les liens entre la dégradation continue des ressources forestières et celles des capacités de productions agricoles des familles.

Et d’en appeler à un arrêt de ce « cercle vicieux ». A l’entendre, environ 360 000 ha de forêt disparaissent par an dans la région et si rien n’est fait pour limiter les dégâts, il n’y aura plus de forêt d’ici 30 ans.

Un modèle qui fait tâche d’huile

Mais, M. Kaboré a aussi insisté sur les avantages des expériences des aménagements participatifs des forêts, menées de 1985 à 1995 dans le Centre Ouest. Des aménagements qui, tout en préservant l’environnement, permettent de répondre aux besoins en termes de bois d’énergie des populations et de revenus des acteurs.

C’est, dit-il, un modèle qui a été reproduit dans d’autres régions. Mieux, de nombreux pays de la sous région (Mali, Niger, Bénin, etc.) sont venus s’inspirer de l’expérience. Bref, un modèle de gestion environnementale qui fait tâche d’huile. Et au regard de tout cela, le communicateur propose un atelier national d’évaluation de l’impact des aménagements participatifs des forêts dans le Centre Ouest en vue d’une meilleure capitalisation des acquis.

La révision de l’article 37 de la Constitution

Au-delà des préoccupations environnementales, au cœur de ces premières journées parlementaires, les responsables de l’UPC s’inquiètent des velléités de révision de l’article 37 de la Constitution limitant à deux le nombre de mandats présidentiels ; velléité que manifestent ces derniers temps des cadres et responsables du parti au pouvoir.

Face à cela, l’UPC appelle tous ses militants et sympathisants, ainsi que tous les Burkinabè amoureux de la démocratie, à redoubler de vigilance, et à se tenir prêt à mener, s’il le faut, « le noble combat pour le respect de notre Constitution ». Zéphirin Diabré l’a dit aux militants de Léo ce vendredi matin avant que Rose Marie Compaoré ne vienne plus tard enfoncer le clou à l’ouverture de la session parlementaire.

Par ailleurs, abordant le bon score de son parti aux dernières législatives et municipales (19 députés et plus de 1 600 conseillers municipaux), Diabré dira que ce succès ne doit pas conduire à l’autosatisfaction et encore moins au triomphalisme. Parce que, dit-il, le chemin de l’alternance est encore long. « Nous devons dépasser rapidement cette étape, nous comporter comme si tout était encore à faire, et nous remettre au travail (…) Nous devons redoubler d’efforts, pour que dans une brève échéance, notre parti soit représenté et animé par un comité de base dans chaque village du Burkina », a-t-il exhorté.

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net