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Discours sur la situation de la Nation : Luc Adolphe Tiao note d’appréciables performances engrangées en 2012
 
Face à la Représentation nationale ce jeudi 4 avril 2013, le Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao a présenté un discours de 79 pages sur la situation de la Nation à l’issue des efforts consentis par son gouvernement en 2012. L’occasion a également été celle pour le Chef du gouvernement d’aborder certaines questions de l’heure.

La présentation du discours sur la situation de la Nation est un exercice constitutionnellement prévu, à la charge du Premier ministre. En effet, l’article 109 de notre Loi fondamentale dispose en son alinéa 2 que « Le Premier ministre expose directement aux députés la situation de la Nation lors de l’ouverture de la première session de l’Assemblée », avec la précision à l’alinéa suivant que « Cet exposé est suivi de débats mais ne donne lieu à aucun vote ».

Dans le cadre de cet exercice, le Chef du gouvernement est donc appelé à présenter l’impact de l’action gouvernementale de l’année écoulée sur l’état de la Nation. Et sans doute pour permettre au peuple de mieux cerner tous les contours de cet impact, la possibilité est donnée à la Représentation nationale d’interroger le Premier ministre sur le contenu de son discours.

L’économie mondiale, européenne et américaine surtout, a été, relève Luc Adolphe Tiao, très contrastée en 2012. Malgré cette situation, « des performances appréciables ont été enregistrées par notre pays ». Des chiffres illustratifs, le Chef du gouvernement en dispose. En effet, le taux de croissance du PIB ( produit intérieur brut) initialement projeté à 7% ressortirait à 8% selon les dernières estimations, contre 4,2% en 2011. De même, l’inflation a été contenue, avec un niveau général des prix à la consommation de 3,6%, légèrement en hausse par rapport à 2011 où il était de 2,8%.

Ces performances, le Premier ministre dit les lier non seulement à l’essor du secteur minier, mais aussi à un « bon pilotage de notre politique économique » dans le cadre à la fois du « programme présidentiel » et de la SCADD (Stratégie de croissance accélérée et de développement durable).

La grève du SYNTSHA et l’instauration du blanchiment technique de l’année académique, au menu de l’actualité

En grève de 96h depuis le 2 avril, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale(SYNTSHA) entend protester notamment contre le licenciement d’un des leurs. En effet, monsieur Nonguesanga Kaboré précédemment en service au district sanitaire de Séguénéga a été licencié avec poursuite judiciaire pour avoir « tenu des attitudes contraires aux principes du code de déontologie, mais surtout doublées de son refus de la réquisition de l’autorité ». Cette situation aurait entrainé le décès de madame Minata Traoré et de son bébé le 17 décembre 2012.

Le moins que l’on puisse dire aujourd’hui, c’est que le gouvernement et le SYNTSHA sont à couteaux tirés, exposant d’autres vies humaines à la détresse. Et l’occasion qu’offre la présentation du discours sur la situation de la Nation est à saisir par la Représentation nationale pour concilier les positions.

Autre question de l’heure, c’est bien celle du blanchiment technique de l’année académique à l’Université de Ouagadougou et de Ouaga II. Expliciter, vanter et magnifier cette mesure, il le faut encore. En tout cas, les étudiants visés par la mesure ne semblent pas encore la comprendre, encore moins l’accepter ; tandis que pour le gouvernement, il faut y aller, il n’y a que cela pour mettre fin aux chevauchements de différentes promotions. Cette discordance devra également susciter de la part des députés, des débats à même de situer davantage sur la conduite à tenir par les deux protagonistes.

Fulbert Paré
Lefaso.net