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Axe Ouaga-Abidja-Ouaga par train : Une amélioration en deuxième classe
 
Le 15/08/12, Lefaso.net titrait « Axe Ouagadougou- Abidjan-Bobo-Dioulasso par le train : Le cauchemar de la 2ème classe ». Une année après, le journal a voulu constaté si son écrit avait poussé les dirigeants de cette structure à prendre des mesures ou si les choses étaient restées en l’état.

Le 3/08/13, nous quittons Ouagadougou à l’heure prévue par la compagnie STIB pour Abidjan, c’est-à-dire à 9h. Période de vacances, le train était rempli d’élèves, d’étudiants et de travailleurs. Une chose a retenu notre attention : les espaces dans les couloirs et dans les allées ne contenaient points de bagages. Est-ce parce qu’on quittait le Burkina Faso ? Nous n’allons pas tarder à avoir une réponse à notre question.

Des agents de la compagnie Sitarail sillonnaient les allées pour s’assurer que des colis ne trainaient pas quand l’un d’eux s’adressa à une femme : « madame, normalement on doit peser vos bagages. Tous ces sacs-là ? Mais ce n’est pas un train marchandise, votre voisin a le droit de poser ses pieds normalement. Or avec autant de sacs, il ne peut pas le faire. Si tout le monde fait comme vous, on ne pourra même plus circuler. Vous avez tous payé le même montant donc il faut qu’on arrête ce genre de choses ». La dame tenta de ranger ses affaires sans mot dire au regard du nombre de paires d’yeux qui la fixaient.

Après cet incident, il nous a été donné d’assister à une campagne de sensibilisation. Elle portait beaucoup plus sur la propreté des lieux, les bagages, l’interdiction formelle de monter avec de la volaille et des animaux vivants. Dans un langage familier, on entendit un agent Sitarail, à l’approche d’une petite gare s’écrier « hé vous là, poulet vivant, cabris et puis mouton ne montent pas ici hein. Si vous payez ça, comptez sur moi, ça ne monte pas ».

Le voyage se poursuivit tranquillement. Le temps d’arrêt dans les petites gares était de 3 mn, 25 mn pour les gares moyennes et de 45 mn pour les grandes gares. Ayant quitté Ouaga le samedi à 9h, c’est le dimanche à 18h qu’il fit son entrée à la gare d’Abobo à Abidjan.

Encore des efforts à faire

Tout le long du trajet, nous avons essayé, comme la première fois, d’avoir des images de l’intérieur du train. Nous avions cru que pour passer inaperçu, il était souhaitable de dissimuler notre appareil photo. Nous écoutions de la musique avec des écouteurs pour ne pas déranger les voisins quand on entendit un agent de police nous sommer en ces termes « vous pouvez, comme le faites en ce moment, écouter de la musique, regarder des films sur votre tablette, mais sachez qu’il est interdit de prendre des photos. Est-ce que je me suis fait comprendre ? » Nous fîmes un oui de la tête.

En dehors des passagers ordinaires, on pouvait noter la montée et la descente de petits vendeurs tout le long du trajet. Certains vous proposaient de la nourriture (poisson et viande) tandis que d’autres venteraient les bienfaits de nombreux produits sensés soigner des maladies telles les hémorroïdes, les céphalées…A tout ce beau monde, il conviendrait d’ajouter nos compatriotes illettrés qui, avec un portable aussi gros qu’un quart (ou demi) miche de pain ne se gênaient guère pour vous faire écouter, que vous le vouliez ou non, le folklore mooré a un volume assourdissant.

Contrôle laxiste au Burkina

Il est plus facile de rentrer au Burkina Faso en train avec des enfants qu’en Côte d’Ivoire. Tous le long du trajet, aller comme retour, ce n’est que la police Ivoirienne qui a réclamé l’autorisation parentale aux passagers qui voyageait avec des enfants. Au retour, nous fîmes choqués de ce qu’une dame voyageait avec les enfants de sa nièce avec seulement le carnet médical. Elle dira plus tard : « Ahi ! les ivoiriens fatiguent trop les gens, au Burkina, on ne demande même pas tout ça ». Elle descendit à Bobo-Dioulasso sans qu’un seul agent ne lui demande pourquoi elle n’avait pas un seul document officiel.

Pour ce qui est du contrôle de la vaccination, encore une fois, les agents ivoiriens étaient plus prompts. En fait, de Ouaga à la frontière, nous n’avions point été contrôlé. Ce fut la même chose au retour.

Bientôt la première classe

Certains agents nous confiaient que très bientôt, à l’instar de la gare de Treichville qui est en réfection, la gare de Ouagadougou connaîtrait dans les prochains mois, des travaux de réhabilitation. Cela devrait permettre à la compagnie de mettre en place des véhicules de première classe. Une partie de ces véhicules, selon nos interlocuteurs, seraient déjà à Abidjan. En sommes, avec ces nouveaux véhicules, l’on pourrait avoir des trains avec des wagons dominés par la première classe. Ces futures rénovations viseraient à créer un cadre convivial pour les passagers qui de plus refusent la 2è classe à cause des commerçantes et du tapage. C’est donc a wait and see.

Le retour fut calme dans son ensemble. Ainsi parti de la gare d’Adjamé le 10/08/13 à 11h 05, nous arrivâmes à Ouagadougou le 11/08/13 à 18h26 mn. Les consignes données par les agents à l’aller étaient les mêmes lors du retour, à la différence que cette fois, nous assistions impuissants à des largages d’attièké et des sachets noirs accrochés aux hublots. « On vous a dit de ne pas accrocher votre attiéké ou un sachet noir là-bas, si vous mettez je vais jeter » menaçait un agent.

Malgré les consignes de sécurité, un passager, à Dimbokoro, descendit du train pour aller faire des achats. A son retour, son ordinateur portable avait disparu. Or on se souvient très bien de la fameuse phrase « en descendant, emportez vos sacs à main, ordinateurs car à chaque arrêt il y a des gens qui montent dans le train, on ne sait pas qui est là pour quoi ». Ce monsieur n’avait visiblement pas pris cette phrase au sérieux.

Certes, des améliorations, il en existe et nous félicitons Sitarail pour les efforts consentis. Cependant nous l’invitons à beaucoup plus de rigueur si toutefois elle vise véritablement la certification ISO.

Dimathème
Pour Lefaso.net