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Burkina-Espagne: A la découverte du Pays des Hommes Intègres...
 
« Voyager dans certains pays subsahariens en ces temps qui courent peut se convertir en une vraie aventure… qui peut finir mal. Je ne me réfère pas aux piqûres de moustiques ni à une vilaine douleur de ventre qui donnent un goût amer au voyageur ; mais je veux parler de l’instabilité politique dans certains pays de cette région de l’Afrique. Heureusement que d’autres pays, point de mire des voyageurs curieux, se positionnent toujours aux antipodes de ce « jeu Médiéval » que sont les conflits armés.

Le Burkina Faso est un de ces pays subsahariens qui vit en paix depuis 1987, date à laquelle l’actuel président Blaise Compaoré a pris le pouvoir par un coup d’état. La constitution de 1991 a établi un système de gouvernement semi-présidentiel avec un parlement. En 2000, la constitution fut modifiée ramenant le mandat présidentiel de 7 ans à 5 ans ; et cela entra en vigueur à partir des élections présidentielles de 2005. Quoiqu’il en soit, le fait est que le président Compaoré continue d’obtenir plus de 90% des voix lors des élections. L’opposition étant dispersée.

D’un autre côté, la composition ethnique du pays présente une variété épatante (mossi, gourounsi, lobi, bobo, bissa, etc.) mais aussi impressionnant, c’est l’harmonie qu’il y’a entre les différents groupes ethniques dans leurs croyances respectives. Le fondement de tout cela est que les religions traditionnelles africaines (diverses formes d’animisme) agissent comme un vase communicant de la population. N’en parlons pas le cas de ce pays à quinze millions d’habitants avec une très grande diversité ethnique.
Malgré que l’islam et le christianisme soient les religions de la moitié de la population, il est connu que le burkinabè ne peut pas renoncer à ses précieuses croyances qu’il garde au fond du cœur. Ni le radicalisme islamiste ni les « miracles vaticanistes » n’ont pu endoctriner ce peuple. C’est mieux ainsi!
Et c’est mieux aussi pour le touriste intrépide qui opte pour ce pays exotique de l’Afrique occidentale pour y passer des vacances…et apprendre !
Dans cette ambiance de tolérance se célèbre depuis des décennies déjà, beaucoup de rencontres internationales comme le Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO), le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Festival de masques (FESTIMA) et le Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie (SITHO) qui était à sa neuvième édition cette année. Créé en 2004, cette foire du tourisme met en relief l’importance du secteur touristique du Burkina et des pays de la région (Benin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Guinée Bissau, Togo, etc.)



A chacune des éditions, un pays est invité spécial. Cette année, c’était le tour de l’Algérie.
Offrir aux professionnels du tourisme un cadre d’inter échanges et de promotion du pays est indispensable pour les Tours Opérateurs qui voudraient ouvrir de nouveaux marchés en Afrique occidentale et les nouveaux circuits touristiques qu’offrent ces pays ne sont pas faciles de connaitre pour le grand public. Des foires comme FITUR (Madrid), ITB (Berlin) ou WTM (Londres) – ndlr, grandes foires à renommée internationale- s’accaparent des messages de grands voyages à l’exotique : « pour un safari, nulle part ailleurs que Kenya » ou « pour une plage, il n’y a rien de mieux que les îles Seychelles », etc.
Alors qu’il y’a beaucoup plus de pays en Afrique qui possèdent des nouveautés touristiques à offrir et ces pays nécessitent d’autres foras pour mieux se faire connaitre.
Lors d’un Educ’Tour organisé par l’ONTB (www.ontb.bf), nous qui avions participé avons eu l’opportunité de connaitre par exemple le roi des mossi ; le Mogho Naaba Bâongo. Les mossis sont l’ethnie majoritaire du pays. Cette visite constitue une visite touristique si elle se passe n’importe quel vendredi de l’année. Nous avons socialisé avec le roi des mossis en parlant surtout de football, sa passion. Dans son palais, Il a tout un musée dédié au football avec des maillots, des ballons et autres souvenirs de plusieurs équipes et stars du foot européen. Et durant notre audience il nous a même demandé (aux espagnols) de lui faire parvenir des gants signés par Iker Casillas.

Au Burkina Faso on peut admirer les ruines de Loropéni, un ensemble monumental qui fut inscrit comme patrimoine mondial de l’humanité en 2009. Il s’agit d’une forteresse construite (d’après) il y’a plus de mille ans, abandonnée et récupérer par les Lohron qui contrôlaient à l’époque l’exploitation et la transformation de l’or de la région entre le 14ème et le 16ème siècle. Eux-mêmes finissent par abandonner la zone au 19ème siècle.
Au « pays des Hommes intègres », il y’a aussi Tiébélé à visiter ; un des ensembles architecturaux les plus fascinants de l’Afrique profonde. Probablement nous l’avions tous vu des centaines de fois dans des documentaires de la télévision…mais sans nous rappeler que Tiébélé se trouve ici, au Burkina. Chaque année, après la saison pluvieuse, les femmes de Tiébélé décorent les murs extérieurs de leurs maisons procédant ainsi à un rituel ancestral qui se répète de façon liturgique depuis des siècles. Elles impriment des formes géométriques répétitives sur ces murs qui font penser, à simple vue, que c’est ici que de célèbres peintres du courant abstrait du siècle dernier sont venus « puiser leur inspiration ».


C’est aussi au Burkina que vous visiterez le plus grand musée de sculpture à l’air libre au monde. Loango est une zone granitique où les sculpteurs du monde entier sont invités à venir réaliser leur œuvre personnelle sur place chaque année. Plus d’une centaine de sculptures, en majorité à connotation sociale, nous amène à nous questionner à nouveau sur la réalité africaine.
Autre aspect de ce beau pays est qu’il possède la plus grande densité faunique de toute l’Afrique de l’ouest ; avec près de mille kilomètres carrés de superficie en savane arborée appelée aussi « forêt claire » en contraposition avec la « forêt toupie » de l’Afrique centrale.
Au Ranch de Nazinga par exemple, l’offre touristique se divise en tourisme de vision (safari photographique) et en tourisme cynégétique. Et où que vous allez au Burkina Faso, les danses tribales vous surprendront. La musique et danse des peuples africains surpassent les frontières. Vous sentirez toujours émotion et énergie d’où que vous venez. Vivre ces émotions en terre africaine se transforme en une expérience inoubliable. Sûrement qu’il existe beaucoup plus d’autres choses à y découvrir. Burkina Faso, ce pays avec lequel il faut compter…

Pedro Grifol / Trad. R.Z
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Données pratiques sur le Burkina Faso :
Comment y aller depuis l’Espagne : La compagnie aérienne Royal Air Maroc (www.royalairmaroc.com) offre des vols journaliers de l’Espagne à Ouagadougou, la capitale avec escale à Casablanca. Les prix sont à partir de 600 euros. En Espagne, l’Agence de voyage CULTURA AFRICANA (info@culturafricana.com) est spécialiste dans ce type de voyages sur mesure.
Documents à avoir : votre passeport doit avoir une validité d’au moins six mois, le visa peut se demander aux consulats honoraires où directement à l’ambassade à Paris (service.consulaire@ambaburkina-fr.org)
Vaccins : le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire ; la prophylaxie contre le paludisme est indispensable. Consulter le Centre de vaccination international de votre région de résidence avant votre départ.
Où dormir ?: Ouagadougou abrite beaucoup de d’événement à caractère international. Il y’a donc des hôtels de toutes les catégories. Pour le luxe, il y’a l’hôtel Laico (www.laico-ouaga2000.com) d’autres alternatives d’hébergement à recommander sont : Le Splendide Hôtel (un quatre étoile confortable) et le Soritel (trois étoiles plus modeste mais situé au cœur de la capitale)
Autres Infos d’intérêt : ONTB (office nationale du Tourisme burkinabè). Il n’y a pas d’Ambassade du Burkina Faso en Espagne mais il existe des consulats honoraires qui peuvent vous informer sur certains aspects du pays. Par exemple celui de la région de Valence répond au numéro de téléphone suivant : (+34) 964256455.

Pedro GRIFOL, photojournaliste (pedrogrifol@gmail.com)
ElEconomista.es
Texte traduit de l’Espagnol par Roland Zongo Sanou (correspondant en Espagne. Lefaso.net)