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Samuel Eto’o, capitaine des Lions du Cameroun : «A chaque fois que mes frères burkinabè auront besoin de moi, je serai toujours là»

En fin de séjour au Burkina où il est venu assisté à la finale de la 5e Copa Coca-Cola, Samuel Eto’o a été reçu en audience, le mercredi 14 mai 2014, par le président du Faso à Kosyam. A sa sortie, le Lion indomptable a parlé de son entrevue avec Blaise Compaoré, mais surtout des chances de l’Afrique à la Coupe du monde Brésil 2014.

Cette visite rendue au président du Faso est le dernier acte de votre séjour au Burkina. Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?

• On a parlé de tout, de mon séjour, de ma carrière. J’ai aussi voulu prendre de ses nouvelles. Et voilà…

Est-ce que c’est le fait qu’il voit vos matches avec Chelsea chaque week-end qui vous a donné l’envie de le rencontrer ?

• C’est toujours important pour moi de voir tous mes parents. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris de savoir que le président connaît tout mon parcours par cœur. Il connaît tout ce que j’ai fait dans le foot, où je suis allé et avec quel club j’ai évolué. Malgré ses occupations et ses engagements dans d’autres tâches, il trouve quand du temps à chercher à savoir où se trouve un de ses enfants.

On peut s’attendre à voir, dans le futur, des investissements de Samuel Eto’o dans le football au Burkina ou bien dans un autre domaine ?

• Vous savez, je suis un enfant d’Afrique, et moi, ce que je sais faire, c’est de jouer au football. Aujourd’hui, cela fait plusieurs années que je suis là dedans. Je sais comment il fonctionne le business et sais ce qu’il faut faire pour devenir un Eto’o ou un meilleur qu’Eto’o. Donc j’ai ma connaissance de cet environnement. Le reste, si l’opportunité se présente, pour apporter une aide à mes frères burkinabè, pourquoi pas. Mais je n’ai aucune pression pour ça.
Toujours est-il qu’à chaque fois que mon papa (là il parle du ministre des Sports, Yacouba Ouédraogo qui était à côté de lui) ou mes jeunes frères auront besoin de moi, je serai toujours là. Je prendrai mon avion et je viendrai. Le reste, je verrai avec mon père.

Que doit-on attendre de Samuel Eto’o à cette Coupe du monde au Brésil le mois prochain ?

• Je ne sais pas si j’ai moins fait ou j’ai plus fait ces derniers temps avec Chelsea. Ce que je sais, c’est que ces derniers mois avant ma blessure, j’avais vraiment retrouvé ma forme. Je jouais à un très bon niveau. Donc je vais d’abord essayer de retrouver toute ma santé et puis essayer de prendre tout le plaisir dans cette Coupe du monde. Vous savez que si je ne prends pas du plaisir, je ne peux pas en donner. En prenant beaucoup de plaisir, c’est sûr que j’en donnerais à toute l’Afrique. Je sais ce qu’on attend de moi. Mais pour cela, il faut que je sois bien et que je puisse être dans les conditions pour pouvoir jouer à mon meilleur niveau.

A ce sujet, quelle est ton analyse sur le groupe du Cameroun au mondial (Brésil, Croatie, Mexique et Cameroun) ?

• C’est vrai qu’on est dans un groupe compliqué, mais vous savez, le sport, même si on est favori comme le Brésil, tout peut se passer. Le foot, c’est un sport qui ne connaît pas la victoire du pauvre ou la victoire du riche. Il faut croire en ses possibilités et se dire que vous allez recevoir des coups, mais vous aurez aussi l’occasion d’en donner. Maintenant, il faut savoir placer ses coups.

L’ambiance est-elle bonne dans la tanière des Lions Indomptables ? Y a-t-il encore des rivalités dans le groupe ?

• Il n’y a pas de rivalité entre Eto’o et d’autres joueurs, car nous sommes avant tout les fils d’une même mère. Nous autres, nous avons eu une grande chance, celle de devenir joueurs professionnels. Cela implique beaucoup d’avantages, donc je ne vois pas quelle différence nous pouvons avoir. Parce que chacun a sa famille, chacun a connu beaucoup de choses et de chance pour avoir certains moyens qui nous permettent de regarder la vie d’une certaine façon. Et quand on vient défendre notre beau et cher pays, je ne vois pas pourquoi il devrait avoir des rivalités. Du moins de mon côté, je n’en ai pas.

En plus, je suis l’aîné de cette sélection aujourd’hui et celui qui vient derrière moi a moins de 4 ou 5 ans que moi. Je n’ai aucun problème avec mes jeunes frères. J’espère qu’ils seront prêts et ils comprendront que c’est l’intérêt du Cameroun mais surtout l’intérêt de l’Afrique. Comme vous pouvez le savoir, il y a peu de nations africaines et nous avons le devoir de défendre notre continent.

Parmi les 5 représentants, quelle est la meilleure chance de l’Afrique dans ce mondial brésilien ?

• Je pourrai vous dire la Côte d’Ivoire, qui a un bon groupe. Mais moi, je ne me suis jamais conformé avec ce qu’il y a. Je me dis que toutes les nations qualifiées à cette Coupe du monde ont des possibilités d’aller très loin et c’est ce que je souhaite à toutes les équipes et pourquoi pas rêver qu’une nation africaine gagne la Coupe du monde. C’est vrai qu’on ne nous attend jamais à ce niveau jusqu’à ce que ce rêve ne soit plus permis. Pourtant, le rêve est le début de toute réussite.


L'Observateur Paalga
Propos recueillis par
Kader Traoré