bread crumps
Référendum en perspective : L’opposition politique entend s’y opposer par tous les moyens

L’opposition politique a, au cours d’un point de presse ce jeudi 15 mai 2014 à son siège, décliné sa stratégie pour contrer la tenue d’un référendum qui se profile à l’horizon. Une stratégie axée notamment, sur la mise sur pied d’un réseau anti-référendum doté de multiples comités, sur une résistance parlementaire, sur une campagne de dénonciation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

C’est entouré de Me Bénéwendé Sankara de l’UNIR/PS, Ablassé Ouédraogo du Faso Autrement, François W. Ouédraogo du RDS et de Roch Marc Christian Kaboré du MPP, que Zéphirin Diabré a dépeint l’actualité de la situation politique nationale. Une actualité marquée, selon lui, par la volonté clairement affichée du président du Faso, de modifier l’article 37 de la Constitution par voie référendaire. Ce qui, pour l’opposition politique, est inacceptable, ou en tout cas, s’expose à une « résistance citoyenne ». Et cette résistance, Zéphirin Diabré et ses compagnons veulent en être les instigateurs.

D’où le lancement annoncé pour intervenir le 31 mai 2014 à Ouagadougou, d’une « campagne contre le référendum ». A cet effet, ce sont, à en croire le Chef de file de l’opposition, des « Comités Contre le référendum (CCR) » qui seront incessamment mis en place. L’objectif à ce niveau étant d’instaurer un « dense réseau anti-référendum » mu, selon Me Bénéwendé Sankara, par un idéal « de combat citoyen ».

Après le rassemblement du 31 mai au stade du 4 août, « un meeting populaire à Bobo-Dioulasso », « une campagne contre le référendum dans les 45 provinces du pays », « un plaidoyer auprès des missions diplomatiques et organisations internationales accréditées auprès de notre pays, « la saisine et l’envoi de mission auprès de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, du Secrétaire Général des Nations-Unies », interviendront. C’est du moins, l’annonce faite au CFOP ce 15 mai 2014. Et pour Ablassé Ouédraogo, il s’agit d’actions de sensibilisation pour que le peuple et les partenaires du Burkina comprennent qu’il y a un risque inquiétant quant à la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37.

L’autre pan de la ‘’démarche anti-référendum’’ de l’opposition, se rapporte à l’organisation d’une « résistance parlementaire avec les députés de l’Opposition politique contre tout projet de loi portant sur le référendum », avec l’espoir, peut-on deviner, que l’ADF/RDA va y adhérer. En tout cas, la Constitution, en ses articles 163 et 164, imposent – pour sa modification par voie référendaire - au président du Faso, de soumettre à l’appréciation préalable du parlement, tout projet de loi y relatif. Mais pour le président du MPP, même le recours à cette procédure ne répond « à aucune logique ». Et l’explication en est, selon lui, que « la modification de l’article 37 est moins une question juridique qu’une question d’éthique et de morale politique ». Pour lui en effet, le président du Faso doit respecter le consensus obtenu dans le contexte de la crise qui a fait suite à l’assassinat - le 13 décembre 1998 - du journaliste d’investigation Norbert Zongo.

Pour sa part, avant de marteler, « Vous verrez, il n’y aura pas de référendum », Me Sankara a tenu à faire certaines dénonciations : « Aller au référendum en l’état actuel de la CENI (Commission électorale nationale indépendante, ndlr), du travail qui est en train d’être fait avec l’étranger et particulièrement la Côte-d’Ivoire, ce sera un viol de la Constitution et ce sera également un viol des aspirations de notre peuple ».

En attendant, précise Ablassé Ouédraogo, « chez nous à l’opposition, notre schéma, c’est qu’il n’y aura pas de référendum ». Et de prévenir, « Tout le travail nécessaire sera fait pour contrer la tenue du référendum ».

Fulbert Paré
Lefaso.net