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Transition consensuelle au Faso : Le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida fait le point des actions entreprises

Le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Ziba a donné ce jeudi une conférence de presse sur le bilan des actions menées en vue « d’une sortie de crise heureuse et consensuelle ».

A en croire le Chef de l’Etat, Yacouba Isaac Zida, le processus de sortie de crise au Faso est en bonne marche. Ainsi, il assure au cours du point de presse animé ce jeudi ceci : « Une avancée majeure dans le processus de sortie de crise est amorcée. Dans la même optique, l’armée a reçu au cours de ces dernières consultations plusieurs propositions de schémas de transition venant des acteurs de la vie nationale ou de simples citoyens burkinabè soucieux d’apporter leurs contributions pour une sortie de crise heureuse. Elle a alors élaboré un projet de protocole de cadrage de la transition qu’elle a soumis aux différentes forces vives pour amendements ». Et de rappeler : « Suite à la démission du président Blaise Compaoré, l’armée a entrepris des consultations avec toutes les composantes de la société en vue de la mise en place d’un organe de transition consensuel et représentatif de toutes les composantes du peuple burkinabè. A cet effet, plusieurs rencontres ont lieu dont la dernière en date du 5 novembre 2014 sous l’initiative de la CEDEAO ».

Les concertations du 5 novembre sous l’égide des présidents Macky Sall, Goodluck Jonathan et John Dramani Mahama ont accouché, faut-il le rappeler, d’un certain nombre de mesures dont celles-ci :
la nomination urgente par consensus d’une éminente personnalité civile pour présider la transition ;
la formation d’un gouvernement de transition pour une période d’un (1) an ;
l’organisation d’élections présidentielles et législatives d’ici novembre 2015 ;
la garantie de la sécurité de tous les Burkinabè, y compris les leaders politiques, les membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale sortant, ainsi que la protection des droits des personnes et des biens.
Pour toutes ces avancées, le Lieutenant-Colonel a remercié tous les acteurs qui ont affiché leur volonté d’œuvrer à une sortie de crise rapide et consensuelle dans le pays.

Questions et réponses du Lieutenant-Colonel Zida

Le délai de 15 jours de l’Union africaine sera-t-il respecté ?
Nous sommes en discussions avec toutes les composantes des forces vives de la nation. Nous sommes sur le droit chemin pour trouver une voie de sortie honorable pour le Burkina Faso. Ce qui nous préoccupe, c’est que nous parvenons à un consensus. En écoutant les uns et les autres, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que nous sommes en train d’aller vers à ce consensus. Parce que lorsque l’on écoute, nous semblons être tous d’accord sur les critères qui se dégagent pour la désignation de la personnalité civile pour conduire la transition.

Vous avez parlé du délai que nous a imposé l’Union africaine. Mais, ce n’est pas véritablement une préoccupation pour nous. L’Union africaine peut dire dans trois jours, cela n’engage que l’Union africaine. Mais, pour nous, ce qui est important pour le Burkina Faso, c’est de parvenir à un consensus à partir duquel nous sommes sûrs d’aller au bout d’une année sans problème, faire des élections dont les résultats seront acceptés par tous et entamer une nouvelle vie constitutionnelle dans la paix et la sérénité pour tout le monde.

Je suis au regret de le dire, parce que vous savez très bien, que nous ici nous avons attendu l’Union africaine à des moments où véritablement ils auraient pu nous témoigner leur fraternité et leur amitié, malheureusement ils n’ont pas été à la hauteur. C’est regrettable. Mais, comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, j’espère qu’ils vont revenir à de meilleurs sentiments, ils vont pour une fois, pour une dernière fois, saisir la chance de témoigner leur amitié et leur fraternité.

Faut-il prolonger le délai de 15 jours ?

Je ne vois pas la nécessité de prolonger ou de raccourcir le délai. Si demain nous avons une personnalité consensuelle, nous n’allons pas attendre l’Union africaine. Nous déclarons et puis nous les invitons à venir assister à une investiture. Nous allons leur servir à boire, ils vont repartir. C’est tout.

A quand la levée de la suspension de la Constitution ?

Nous sommes en train de travailler sur des documents. Dès que nous allons avoir ce document, ce que nous avons appelé la charte de la transition autour duquel tous les acteurs sont d’accord, nous allons immédiatement procéder à la levée de la suspension de la Constitution.

A-t-il peur des sanctions de l’Union africaine ?

Nous n’avons pas peur des sanctions. Nous sommes plus soucieux en ce moment de la stabilité et la paix au Burkina Faso.

Peut-on espérer un consensus si la présence du CDP dans les discussions n’est pas acquise ?

Nous-mêmes, nous nous préoccupons de cet aspect parce que, voyez-vous, nous ne pouvons pas avancer en laissant des fils du Burkina derrière nous. Nous sommes en train d’aller vers une solution consensuelle. Il est vrai que le CDP avait des responsables qui se sont illustrés négativement, je déplore cela comme tous les Burkinabè, mais imaginez-vous qu’au fond des villages du Burkina il y a des femmes et hommes qui en tout cas étaient au CDP de bonne foi ; nous ne pouvons pas imaginer un consensus sans eux avec nous.

A qui reviendra le choix de la personnalité consensuelle en dernier ressort ?

Le choix de la personnalité civile va revenir à un collège que nous allons mettre en place. Vous pourrez peut-être appeler cela collège de sages, ou en tout cas un collège de personnes dont la probité est irréprochable.

Extr. Lefaso.net
Grégoire B. Bazié