bread crumps
CEDEAO : Les chefs d’Etat accueillent chaleureusement Michel Kafando

Le président du Nigéria, Goodluck Ebele Jonathan, et son homologue ghanéen John Dramani Mahama ont souhaité lundi 15 décembre 2014 à Abuja une cordiale bienvenue au président par intérim du Burkina Faso, Michel Kafando, voyant dans sa présence au 46ème sommet ordinaire de la CEDEAO le signe d’un renforcement et d’un approfondissement de la sécurité politique dans la sous-région.

Dans leurs allocutions à l’ouverture officielle de cette rencontre d’une journée, MM. Jonathan et Mahama, respectivement chef d’Etat du pays hôte et président en exercice de la CEDEAO, ont magnifié les progrès réalisés par la région ouest-africaine tout en ne perdant pas de vue les défis qui restent à relever, relatifs notamment au terrorisme et à l’épidémie à virus Ebola.

Premier à prendre la parole, le président nigérian a passé en revue les grands dossiers qui ont intéressé la région au cours des derniers mois, mettant l’accent sur la situation au Burkina Faso, au Mali et en Guinée-Bissau, avant de réaffirmer l’engagement du Nigéria à soutenir avec fermeté tout processus en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique de l’Ouest.

Goodluck Ebele Jonathan s’est aussi réjoui du fait que l’Afrique de l’Ouest est aujourd’hui la région du continent progressant le plus rapidement avec une croissance économique moyenne de 7% en 2013 contre 6,6% en 2012. En outre, il s’est dit heureux de constater que « notre région s’avère une destination d’investissement leader avec l’afflux croissant des investissements directs étrangers qui y ont été notés récemment ».

De son côté, le chef de l’Etat ghanéen et président en exercice de la CEDEAO, John Dramani Mahama, après s’être félicité des progrès enregistrés dans la sous-région et cité les défis qui restent à relever, s’est projeté dans l’avenir en évoquant le 40ème anniversaire de l’organisation, qui sera célébré en 2015, mais aussi les échéances électorales prévues dans cinq pays.

Il a souhaité aux gouvernements et aux peuples de ces Etats (Nigéria, Côte d’Ivoire, Togo, Guinée et Burkina Faso) des élections pacifiques, crédibles, libres et honnêtes, avant de les assurer de l’assistance habituelle que la CEDEAO apporte à ses membres en vertu de ses instruments comme son protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance.

A son tour, Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest, a insisté sur les ravages de la maladie à virus Ebola, qui a affecté quelque 11 300 personnes et provoqué la mort de plus de 6 500 personnes dans la région, relevant les efforts déployés localement pour y faire face.

Le Dr Ibn Chambas a promis la poursuite du soutien de l’Organisation des Nations unies et de ses institutions spécialisées dans la lutte contre la maladie ainsi que son engagement à soutenir les Etats devant organiser des élections pour aboutir à des scrutins libres et transparents.

Dans sa déclaration, le président de la Commission de la CEDEAO a d’abord exprimé la solidarité de l’ensemble de l’organisation au peuple du Nigéria dans sa lutte contre l’extrémisme et le terrorisme avant d’adresser des « salutations spéciales » à Michel Kafando, président intérimaire du Burkina Faso, à qui il a souhaité « plein succès dans la lourde mission que lui ont confiée toutes les composantes de la nation burkinabè ».

Il s’est ensuite adressé spécialement au président Jorge Carlos de Almeida Fonseca de Cabo Verde pour lui dire « la profonde compassion et la sincère sympathie de toute notre communauté » dans l’épreuve que vit son peuple à la suite de l’éruption volcanique qui a fait d’importants dégâts matériels dans l’île de Fogo et mis dans le désarroi et la précarité des centaines de personnes.

M. Ouédraogo a ensuite rendu hommage aux chefs d’Etat et de gouvernement pour les orientations qu’ils ont données et qui ont permis d’obtenir des résultats appréciables dans divers domaines, notamment la mobilisation de toute la Communauté aux côtés des Etats membres affectés par la maladie à virus Ebola, résultats qui constituent autant de raisons pour la CEDEAO de « regarder l’avenir avec sérénité ».

Il a reconnu l’existence de nombreux défis qui attendent d’être relevés dans les tous prochains mois comme l’entrée en vigueur du TEC le 1er janvier 2015, la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et le crime organisé, la tenue d’élections apaisées, transparentes et démocratiques dans cinq Etats membres et le suivi de la transition au Burkina Faso, sans oublier l’opérationnalisation de la Stratégie pour le Sahel.

Evoquant le 40ème anniversaire de la CEDEAO, qui aura lieu le 28 mai 2015, M. Ouédraogo a assuré que les préparatifs de la célébration ont déjà débuté et que tout sera mis en œuvre pour que la qualité des différentes manifestations soit à la mesure de l’importance de l’évènement.

« Mieux encore, nous aurons également à cœur, tout au long de l’année qui vient, d’amplifier et de rendre irréversibles les progrès déjà accomplis par la Communauté et de poser des jalons encore plus importants vers la réalisation de nos chantiers prioritaires. En un mot, nous nous emploierons à clairement montrer que le passage à la CEDEAO des peuples n’est ni une simple proclamation ni un vœu pieux », a encore dit le président de la Commission.

En dehors des présidents nigérian et ghanéen, le sommet rassemble les chefs d’Etat suivants : Thomas Boni Yayi (Bénin), Michel Kafando (Burkina Faso), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), José Mario Vaz (Guinée-Bissau), Ibrahim Boubacar Kéita (Mali), Mahamadou Issoufou (Niger), Faure Essozimna Gnassingbé (Togo).

Outre la présidente du Conseil des ministres et les chefs d’Institution de la CEDEAO, la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du vice-président et des Commissaires de la CEDEAO, ainsi que de nombreuses personnalités civiles et militaires.