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Elections couplées au Burkina : La France et les USA apporteront un soutien financier

C
e mardi 20 janvier 2015 à Kosyam, le Président du Faso Son Excellence Monsieur Michel Kafando a reçu tour à tour en audience les ambassadeurs de France et des Etats- unis d’Amérique (USA). Le point de la transition trois mois après, les élections présidentielle, législatives, et municipales, le fichier électoral, le vote des burkinabè de la diaspora, les relations diplomatiques, les questions économiques sont entre autres les sujets abordés entre les deux ambassadeurs et le président du Faso.

L’ambassadeur Gilles Thibault de la république de France au Burkina Faso a été le premier à être reçu par le Président du Faso, président de la Transition Michel Kafando. Leur échange a duré plus d’une heure. A sa sortie d’audience l’ambassadeur a informé qu’il est venu voir le Président pour s’enquérir de l’état d’avancement du processus de transition. Aussi, a-t-il saisi l’occasion pour faire avec le Président du Faso le point des missions internationales qui se sont succédé la semaine dernière. Notamment la réunion la rencontre du groupe international de soutien à la transition et la visite du président sénégalais Macky Sall…A l’entendre, de façon globale, la France apprécie positivement le fonctionnement de la transition. « L’engagement pris par Yacouba Isaac Zida de passer le pouvoir aux civils a été respecté avec la désignation de Michel Kafando comme Chef de l’Etat. La présidence du Conseil national de la transition est aussi revenue à un civil », relève t- il. Selon le diplomate français, le respect de cette exigence de la communauté internationale mérite d’être salué.

La France suggère de définir clairement les poches budgétaires

Dans la perceptive des élections, Gilles Thibault a reppelé que la France comme d’autres Etats ont déjà promis aux autorités de la transition une aide sur certains aspects de l’organisation. Elle apportera un appui pour ce faire, via l’Union européenne mais également à travers d’autres institutions internationales. Mais il faudra, insiste-t-il, définir clairement les poches budgétaires pour dégager les besoins. Les bailleurs voudront savoir qui va faire quoi, en fonction de quel calendrier électoral. L’ambassadeur rassure toutefois que son pays ne restera pas en marge de ces élections présidentielle, législatives et municipales. Il reste juste que les autorités expriment les besoins et ensemble avec les partenaires internationaux, les pistes d’accompagnements financiers seront définies.



Les élections, seule tâche primordiale

« Les élections sont pour nous la tâche primordiale du gouvernement de la transition », a, en substance laissé entendre l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, Dr Tulinabo S. Mushingi à sa sortie d’audience avec Michel Kafando. Le Burkina Faso, rappelle-t-il, traverse une période assez critique et il est de bon ton pour les autorités des USA de venir spécialement remercier le Président pour le travail abattu mais également témoigner de leur soutien. Des progrès sont, de l’avis de l’ambassadeur, déjà enregistrés depuis la mise en place de la transition. Ce sont, a-t-il noté, la levée de la suspension de la Constitution, la signature de la charte, la formation du gouvernement, la désignation des membres du Conseil national de la transition, etc. Même si ces actions sont a saluer, l’ambassadeur des USA a une fois de plus insisté sur l’organisation des élections qui est le moteur de la démocratie. « Elections, élections, élections…, nous n’arrêterons pas de le dire, que ce soit en public ou en privé », insiste-il. L’impératif est donc d’établir le calendrier électoral, celui du fichier électoral et bien entendu la question du vote des burkinabè de l’étranger. Suivra ensuite la question du financement dans le cadre duquel la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a déjà bénéficié de 3 millions de dollars américains. Le temps imparti court vers sa fin et Dr Mushingi d’inviter les autorités à saisir les 9 mois qui restent pour définir exactement ce qui est prévu pour les élections.

Le coton et l’or au centre des échanges

L’économie aussi était au centre des échanges entre le diplomate américain et le Président burkinabè. « Nous avons d’abord échangé sur les relations qui existent entre nos deux pays respectifs, ensuite sur l’économie, un secteur dans lequel, nous investissons beaucoup et qui a forcément besoin de paix », a-t-il dit. Le diplomate américain a fait savoir que dans son pays, ils ont tendance à dire que la diplomatie économique est devenue la diplomatie politique et vice-versa. Ce qui justifie la nécessité de maintenir la paix pour qu’elle puisse fructifier. Actualités cotonnières et minières obligent, l’ambassadeur s’est imprégné de ce qui se passait car ce sont deux secteurs clés qui intéressent beaucoup les USA. Le président, à l’en croire a rassuré que tout se passe bien pour l’heure. Tout compte fait, a-t-il dit, il est dans l’intérêt du gouvernement des USA, du peuple américain que cette transition soit une réussite. « Nous n’avons pas le choix, il faut qu’elle soit une réussite. Nous le devons au peuple burkinabé, à la communauté internationale… Nous allons donc tout faire pour qu’elle réussisse mais à condition qu’on se penche sur la tâche primordiale qui est l’organisation des élections et de laisser au gouvernement démocratiquement élu le choix de continuer avec les autres dossiers », a déclaré Dr Tulinabo S. Mushingi.

Bassératou KINDO
LeFaso.net