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Le Président du Faso face aux patrons de presse : Bientôt la dépénalisation du délit de presse

Le Président du Faso, Michel Kafando, a échangé avec les patrons de presse en fin de matinée de ce jeudi 22 janvier 2015 à Koysam. Occasion pour Michel Kafando de faire le point de la transition aux professionnels de l’information et demander leur accompagnement. Au cours de cette rencontre, le Président du Faso s’est prononcé pour la dépénalisation des délits de presse et annoncé la tenue le 11 octobre 2015 des élections couplées présidentielle et législatives.

Cette rencontre qui s’inscrit dans la même dynamique que celles avec les partis politiques et les organisations de la société civile, a été une occasion d’échanges à bâtons rompus sur les préoccupations de part et d’autre. Le Président du Faso, Michel Kafando a donc fait à ses « confrères », le point des actions entreprises jusqu’à ce jour par la transition. Ces actions vont de celles internes aux efforts déployés par son équipe sur l’échiquier international aux fins d’expliquer la situation exacte du Burkina. C’est pourquoi, il se réjouit de constater que les pays qui au départ avaient considéré la situation des 30 et 31 octobre comme un coup d’Etat masqué ont fini par comprendre que c’est un soulèvement du peuple contre une situation et que cela doit constituer un exemple pour les autres pays. Il a rassuré qu’à l’heure actuelle, le Burkina n’a pas de problème au plan international.

M. Kafando a rassuré de la détermination de son équipe à travailler pour un aboutissement heureux de la transition. C’est pourquoi, il a demandé l’accompagnement de la presse, non seulement par ses critiques constructives, mais également en portant à la connaissance des citoyens, les actions de la transition. Selon le Président du Faso, autant l’équipe gouvernementale s’évertue à dérouler son programme vers les élections, autant la presse doit l’accompagner en essayant de faire comprendre à l’opinion publique, tout ce qui est comme étapes importantes à franchir.« Heureusement que la presse fait du bon travail et elle doit continuer à le faire en appuyant la transition car, c’est maintenant que nous entamons la phase principale qui va consister à organiser les différentes échéances qui doivent conduire à l’organisation des élections qui verront l’installation de nouvelles autorités et qui feront du Burkina Faso, un modèle », a affirmé en substance, Michel Kafando.

La presse, consciente de sa mission …

Le porte- parole des associations des journalistes et des organes de presse, Jean-Baptiste Ilboudo a rappelé que la presse n’est pas en marge de la transition car, elle a un rôle de veille sur le fonctionnement et la bonne marche du processus. Il a souligné que la presse a toujours joué son rôle et continue de le faire, tant bien que mal. « Pour nous, l’accompagnement de la transition peut revêtir plusieurs formes notamment, celle qui consiste à expliquer les enjeux, les défis de la transition. En un mot, amener les citoyens à bien comprendre les enjeux, les défis afin de jouer un rôle actif pendant cette période. La presse a aussi un rôle de rendre visibles les actions majeures de la transition », a-t-il rassuré. L’occasion a été favorable pour les hôtes de rappeler les préoccupations des professionnels des médias parmi lesquelles, la mise en œuvre progressive des décrets sur la défiscalisation des matériels entrant dans la production des services de presse, le relèvement conséquent de la subvention de l’Etat à la presse privée, la mise en place du fonds d’appui à la presse privée, le renforcement en ressources humaines qualifiées et compétentes des rédactions des radios communautaires, la redistribution judicieuse de la publicité institutionnelle entre médias publics et privés nationaux, la dépénalisation des délits de presse.



Le gouvernement réaffirme sa volonté d’aider la famille Sankara

Si certaines préoccupations ont trouvé réponses sur le champ, d’autres ont été inscrites dans le chapitre des réflexions à mener dans le cadre de la transition. Ainsi, retient-on que la subvention à la presse privée sera, dans la mesure du possible du gouvernement, revue à la hausse et qu’un projet de loi sur la dépénalisation des délits de presse sera soumis au conseil national de la transition.
Entre autres sujets d’intérêt abordés également, la réduction du train de vie de l’Etat, le processus électoral et la question sur le mouvement d’humeur du régiment de sécurité présidentielle (RSP) le 30 décembre dernier sur lequel le Président du Faso a indiqué que tout serait rentré dans l’ordre.
Sur une préoccupation relative à l’affaire Sankara, Michel Kafando a expliqué que le gouvernement a affiché sa volonté d’accompagner sa famille à procéder à des investigations pour reconnaître le corps du défunt Président. Il a expliqué qu’il appartient également à la famille Sankara d’aller à certaines initiatives ; le gouvernement pourra l’aider pour les travaux d’investigations, au regard du coût.
11 octobre 2015, date des élections présidentielle et législatives couplées
Le Président du Faso a annoncé qu’au cours du conseil des ministres de mercredi 21 janvier, le gouvernement a retenu la date du 11 octobre 2015 pour l’organisation des élections présidentielle et législatives couplées.
Sur la question du vote des Burkinabè de la diaspora, Michel Kafando a affirmé qu’il est techniquement difficile de faire participer les « compatriotes » de l’Etranger cette fois-ci. « Nous n’avons pas la sécurité nécessaire pour mener à bien cette élection en terre étrangère », a-t-il ajouté avant d’appeler à la compréhension de chacun pour l’intérêt général.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net