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Diplomatie : La Transition débarque dix ambassadeurs

Par décret présidentiel en date du 20 mars 2015, dix ambassadeurs ont été rappelés au Faso. Il s’agit de Justin Koutaba (Côte d’Ivoire), Daniel Ouédraogo (Cuba), Der Kogda (Nations-Unies), Yéro Boly (Maroc), Pauline Winkoun Hien (Tunisie), Odile Bonkoungou (Allemagne), Idriss Raoua Ouédraogo (Inde), Frédéric Korsaga (Belgique), Prosper Vokouma (Suisse), Monique Ilboudo (Danemark).
Quels sont les critères ou les raisons qui ont prévalu à ces limogeages ? S’il est des départs qui étaient attendus, d’autres n’ont pas d’explications évidentes. Tentative de décryptage.

Connu pour sa très grande proximité avec Blaise Compaoré, le retour de Justin Koutaba, annoncé depuis quelques semaines, n’est pas une surprise. Idem pour Yéro Boly, qui, en plus d’être proche de Blaise Compaoré est officiellement admis à la retraite. Dans le même « sac », on peut mettre Prosper Vokouma, ou encore Frédéric Korsaga, qui était déjà dans une « phase » de retraité lors de sa nomination en 2012.
L’on note ainsi que ceux qui ont été rappelés sont presque tous des politiques. Les seuls diplomates de carrière rappelés sont Der Kogda et Prosper Vokouma. On sait que le premier, nommé en 2011 représentant du Burkina à l’ONU avait eu, il y a quelques mois, un « accrochage » dans les médias avec son prédécesseur (aujourd’hui président de la Transition) à propos de la vente de la résidence de l’ambassadeur du Burkina à l’ONU. Ceci pourrait expliquer cela.

Quant au second, Prosper Vokouma, qui passe pour être un cousin de Blaise Compaoré (ce qui n’est pas forcément un péché), la principale raison de son rappel pourrait être le principe des cinq ans fixé par l’ex chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé et qui veut que plus aucun ambassadeur ou diplomate ne fasse plus de cinq ans à son poste. Vokouma ayant été nommé en 2008, il a donc épuisé son mandat qui aurait dû finir depuis 2013. Idem pour Monique Ilboudo qui a été nommée la même année. Idem encore pour Daniel Ouédraogo qui a été nommé à Cuba depuis décembre 2007 et qui est aussi un retraité officiel mais qui lui, avait réussi à échapper au principe des cinq ans. Ou encore pour le « politique » Idriss Raoua Ouédraogo qui, avant sa nomination comme ambassadeur en 2011, était déjà conseiller d’ambassade.

Ce principe a-t-il été « étendu » à Odile Bonkoungou qui a été nommée en 2011 ? Difficile d’analyser autrement son rappel quand on voit que d’autres ambassadeurs « politiques » de la « classe 2011 » sont toujours en poste comme Adrien Koné au Canada.

Restent aussi en poste tous ceux qui ont moins de quatre ans à leur poste, politiques ou militaires. Il en est ainsi de Salamata Sawadogo en Afrique du Sud, Aline Koala au Sénégal, Clémence Traoré au Ghana ; (toutes nommée en août 2013) et de tous les militaires, qui ont été nommés la même année, à savoir les généraux Dominique Djindjéré (en Algérie) et Kodjo Lougué (au Mali).

Lefaso.net