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Alimentation du bétail : Les acteurs s’imprègnent de la contribution du PUAAB
Améliorer l’accès à l’aliment de bétail, à l’eau et aux déparasitants dans les zones affectées par la crise climatique et le stress hydrique des années 2011 et 2012 au Burkina Faso. C’est l’objectif que s’est assigné le Projet d’urgence d’appui à l’alimentation du bétail (PUAAB). Dans le cadre de sa réalisation, 150 producteurs ont été dotés de broyeurs ‘‘Kato’’. Quatre bénéficiaires ont reçu la visite des responsables dudit projet, des responsables du ministère des ressources animales et des principaux donateurs, le 08 mai 2015. Objectif : donner de la visibilité aux réalisations du Projet.

Le Projet d’urgence d’appui à l’alimentation du bétail (PUAAB) couvre plus de 200 communes dans 29 provinces de 10 régions à risque qui ont été affectées par la crise climatique et le stress hydrique des années 2011 et 2012. Il vise à faciliter l’accès des éleveurs aux intrants zootechniques et vétérinaires et à l’eau dans les zones à risques, améliorer la valorisation des aliments grossiers, développer une stratégie de communication qui permet aux différents acteurs de réagir efficacement aux effets de la crise, assurer une gestion efficiente du projet.
D’un montant de 2,85 millions de dollars, soit 1,382 milliards de francs CFA, le PUAAB est financé par le fonds japonais de développement social qui est géré par la Banque mondiale. L’accord de don a été signé le 15 mai 2013 et la date de clôture est prévue au 30 juin 2015. A deux mois de sa clôture, le taux de réalisation est de 89%. Il ne reste que plus que les 47 forages à réhabiliter.

Renforcer la visibilité des actions du PUAAB

Ainsi, la visite de ce 08 mai vise à renforcer la visibilité des actions du PUAAB. Mais aussi permettre aux autorités et aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux acteurs de l’élevage de s’imprégner de la contribution du projet d’urgence d’appui à l’alimentation du bétail (PUAAB) dans l’amélioration de l’alimentation du bétail à travers l’utilisation des broyeurs multifonctionnels mis à la disposition des producteurs des zones d’intervention et apprécier la mise en œuvre du projet sur le terrain.
Et, c’est l’axe Pouytenga-Ouagadougou qui a été choisie pour cette journée marathon du 08 mai. L’équipe conduite par la secrétaire générale du ministère des ressources animales comprenait, entre autres, des responsables de la mise en œuvre du projet PUAAB et autres cadres dudit ministère, des représentants de la Banque mondiale, de l’ambassade du Japon, des autorités locales des communes visitées…

« Le broyeur est très bénéfique »

Albert Kaboré, résidant à Pouytenga est le premier à recevoir les visiteurs du jour. Il dispose d’un troupeau naisseur d’ovins constitué de 15 brebis, deux béliers et 11 agneaux. Il mène également des activités d’embouche ovine. Il a bénéficié du broyeur multifonctionnel au mois d’octobre. Depuis l’acquisition de cet équipement, Alfred et ses collaborateurs ont réussi à faire broyer 1546 sacs composés de tourteaux, de tiges, de gousses… Puis, ils mélangent ces différents produits pour l’alimentation de son troupeau. « L’importance du mélange, c’est que ça permet aux animaux de consommer en même temps tous les aliments dont ils ont besoin. Ce mélange facilite aussi la digestion de l’animal. Ça lui permet également de consommer le maximum de nutriments en même temps », explique-t-il.
Il répond également aux sollicitations d’autres éleveurs de la ville, ce qui lui permet de faire face à l’entretien de l’engin. « Pour un début, le broyeur est très bénéfique. J’arrive à faire un bénéfice net de 150 000f par mois. J’ai donc embauché deux employés qui en profitent », soutient-il, l’air heureux. Néanmoins, il déplore le manque de maintenancier de cet engin sur place.

De 7 à 20 litres de lait par jour

Après Pouytenga, cap sur Zorgho, dans la province du Ganzourgou. Là, au centre-ville, Saidou Sissao mène des activités d’élevage. Il a aussi bénéficié d’un broyeur au prix subventionné de 350 000FCfa et ne tarit pas d’éloges pour cet équipement. Avant l’acquisition de cet outil, ses quatre vaches ne produisaient que sept litres de lait par jour. Depuis quelques mois, la quantité de lait est passée à 20 litres par jour. Parce que ses animaux sont désormais mieux nourris. Etant dans l’embouche bovine, il a également réussi à accroitre sa marge bénéficiaire en diminuant l’achat de paille, tourteaux et autres aliments.

Le broyeur, une technologie à vulgariser



Dans les quatre localités, les différents bénéficiaires apprécient, sans exception, cet outil de travail et en redemandent encore. « Pour les sites que nous avons visité ce matin, c’était très clair que les populations apprécient vraiment cet équipement qui permet de valoriser les sous-produits agricoles et forestiers pour pouvoir améliorer l’alimentation du bétail. Donc, c’est une technologie que nous gagnerons à vulgariser au mieux pour améliorer l’alimentation du bétail », reconnait Dr Jocelyne Somé/Bountoulougou, secrétaire général du ministère des ressources animales.
« Partout où nous sommes passés, nous avons vu que ces broyeurs ont fait tache d’huile. J’ai personnellement fait les dix régions et j’ai rencontré les 150 bénéficiaires qui ont tous vanté les avantages du broyeur qu’ils ont acquis », soutient Nathalie Ouédraogo, coordonnatrice du PUAAB.

A Nagréongo, l’équipe s’est rendue chez Laurent Ouédraogo, le bénéficiaire du broyeur multifonctionnel. En plus du broyage, il a aussi fait de l’ensilage d’herbes pour ses bovins. Pour sensibiliser les autres éleveurs de la zone sur les avantages du broyeur, il a organisé des formations sur la valorisation des sous-produits agricoles. Ceux qui ont bénéficié des services de l’équipement étaient présents et ne tarissent pas d’éloges.
L’engouement est encore plus important à Saaba à quelques encablures de Ouagadougou, dernière étape de la tournée. Là, l’heureux bénéficiaire se nomme Rasmané Nikièma. Son troupeau compte 20 femelles dont 10 mises bas. Des règles bien précises ont été définies pour l’usage du broyeur par tous ceux qui en expriment le besoin.


Satisfaction des partenaires



Chez les partenaires financiers, la satisfaction semble également au rendez-vous. « Après avoir vu l’impact de l’équipement au niveau des producteurs, on ne peut qu’être satisfait. Il était aussi important pour nous au nouveau de la Banque mondiale pour pouvoir capitaliser toutes ces expériences du projet, de tirer les leçons et voir dans nos futures stratégies comment continuer à appuyer ce secteur qui est très important pour l’économie nationale », déclare Elysée Ouédraogo, représentant de la Banque mondiale.

« Le Japon considère que la sécurité alimentaire est un élément essentiel pour la stabilité socio-économique dans le pays. L’élevage comme l’agriculture constitue une composante essentielle de l’activité économique du Burkina, donc le gouvernement japonais voudrait réfléchir encore qu’est-ce que nous pouvons faire après ce projet », déclare Yumiko Kameda, chargée de la coopération économique et des affaires politiques, 3e secrétaire de l’Ambassade du Japon.
Ce projet prend fin deux mois. Malgré ses avantages vantés par tous, jusque-là, rien ne permet de dire qu’il sera renouvelé. En attendant de soumettre un autre projet de ce type aux bailleurs, le gouvernement devra continuer d’accompagner les producteurs en équipements.

Moussa Diallo
Lefaso.net