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Burkina international : Un colloque international pour la relance économique
ÉCONOMIE
 
C’est en vue de trouver des réponses pertinentes dans le cadre de la relance économique du Burkina Faso que l’association « Burkina International » a initié un colloque international. La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 10 octobre 2016 à Ouagadougou.

C’est sous le thème : « La contribution des acteurs du secteur privé pour la relance économique dans le cadre du PNDES (Plan national de développement économique et social) : Enjeux et mécanismes d’un partenariat gagnant-gagnant », que s’est ouvert le colloque international de « Burkina International».

Placé sous le haut patronage du président du Faso, Roch Kaboré le programme prévoit deux jours de travaux sous forme de panels et de communications, donnés par des membres du gouvernement ; des experts nationaux et internationaux. A travers trois grands axes que sont : La politique économique et les reformes ; Les facteurs de production et de la compétitivité ; Le financement des projets et des entreprises ; Les relations secteur privé et pouvoirs publics pour la relance économique.

Parlant des sommités qui sont chargées d’animer les panels, le président du « Think Tank Burkina International », Harouna Kaboré les qualifiera de « melting pot intellectuel » chargé de « réfléchir sur les mécanismes de contribution du secteur privé dans la relance économique post insurrectionnelle ». Une relance économique attendue par le peuple qui a « la foi profonde en une espérance».

Il a aussi fait cas des indicateurs économiques du pays qui traduisent « une réalité socio-économique alarmante ». Et le président Kaboré de prendre en exemple le PIB du pays estimé en 2015 à 11,3 milliards de dollars, pour presque 18 millions d’habitants soit un PIB par tête d’habitant de 631,372 dollars par an, classant du coup le Burkina parmi les pays les plus pauvres du monde. De même, 55,3% des Burkinabè vivaient en 2009 sous le seuil de la pauvreté selon la banque mondiale tandis que le taux de chômage était de 14,1% en 2014 chez les jeunes actifs avec un emploi précaire pour ceux d’entre eux qui avaient la chance d’en avoir (source INSD). Alors que « la masse salariale de l’Etat dépasse actuellement la limite fixée par les normes communautaires » a-t-il fait savoir.

Le président du « Think Tank » est revenu sur l’élection du président, Roch Kaboré a qui les Burkinabè ont placé leur confiance « pour voir résorber cette situation socio-économique inquiétante et fournir des perspectives d’avenir plus rassurant ». Et c’est pour relever ce défi que le PNDES a été adopté en juillet dernier. Un programme ambitieux selon le président de « Burkina International » qui est le nouveau référentiel du développement économique du pays pour l’horizon 2016-2020 et qui se chiffre à plus de 15 000 milliards CFA. Il est structuré sur trois grands axes stratégiques : la réforme des institutions et la modernisation de l’administration ; le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.



Le secteur privé au cœur de la relance économique du Burkina Faso

Le président Kaboré est convaincu par le fait que la relance économique du pays ne peut se faire sans une véritable contribution du secteur privé. « C’est pourquoi, nous pensons que l’atteinte des objectifs de ce nouveau programme (PNDES) de développement économique et social nécessite l’implication de tous et singulièrement du secteur privé. Car l’apport des entreprises privées à la gouvernance publique aujourd’hui est si considérable que les nouvelles stratégies de financement du développement reposent essentiellement sur les partenariats publics privés ». Il a donc appelé à une prise de conscience des acteurs du secteur privé et des enjeux actuels.

Dans son discours d’ouverture officielle marquant le début des travaux, le président Roch Kaboré a dit sa joie de voir se tenir un tel forum. Il a remercié son « homologue » Kaboré de l’initiative ainsi que tous ceux qui ont contribué à l’organisation effective du colloque. «Si j’ai répondu à cette invitation c’est parce qu’il est question dans le débat qui va s’ouvrir du développement du Burkina Faso. Ensuite parce qu’il s’agit de l’implication du secteur privé dans la relance économique de notre pays et enfin parce que le partenariat public-privé est source d’accélération de la croissance».

Le chef de l’Etat a dit sa conviction quant au fait que « malgré les contradictions internes actuelles, sommes toutes inhérentes à toute évolution sociale, il nous faut nous convaincre que l’essentiel c’est de poursuivre nos efforts pour assurer le développement économique de notre pays ainsi que la répartition équitable des fruits de la croissance. Cela n’est possible que par notre engagement individuel et collectif et notre sens du bien commun, pour réaliser les aspirations profondes du peuple burkinabè ».

Il a rappelé les contextes d’avant élection présidentielle du 29 novembre 2015 marqués par l’insurrection et le coup d’Etat manqué de septembre 2015. Le tout, dans un autre contexte international lui, marqué par une crise économique et financière avec des effets qui ont impacté négativement l’économie burkinabè. Et le président du Faso de dire que c’est pour faire face à cela que le gouvernement Kaba est dans une dynamique de « révision profonde des différentes stratégies de développement existantes aussi bien dans leurs contenus que dans le processus de leur mise en œuvre ». Du PNDES, il dira qu’il ambitionne « apporter des réponses structurelles à la réhabilitation de notre économie » dans le respect des engagements qu’il a pris devant les Burkinabè.

Quant au secteur privé, le chef de l’Etat reconnait pleinement sa place comme moteur de développement du pays lorsqu’il dit que « le secteur privé doit s’investir pour jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique, de pourvoyeur d’emplois et de revenus ».

Du thème du colloque, le président a foi qu’il permettra de « définir les exigences réciproques sur lesquelles nous allons consolider le partenariat public-privé afin de bâtir notre système économique autour de la trilogie suivante : la culture de la confiance mutuelle et du dialogue ; la recherche d’une synergie d’actions ; la volonté commune de créer de la richesse et des emplois dans un environnement propice ».

C’est ce que les organisateurs ont appelé « leçon inaugurale » qui est venue mettre fin à la cérémonie d’ouverture du colloque. Une adresse faite aux participants par Nialé Kaba, ministre ivoirienne du Plan et du développement. Pour l’essentiel, on retiendra qu’elle s’est appuyée sur les crises qu’a traversées son pays et les réponses qui ont été apportées pour permettre à la Côte d’ivoire de ne pas sombrer dans les profondeurs du chaos. En somme, un partage d’expérience pour permettre au peuple frère du Burkina Faso de se donner des atouts supplémentaires dans la quête de son développement.

Lefaso.net
Angelin DABIRÉ