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Bobo-Dioulasso : Le marché de Lafiabougou prend feu
 
Du feu, des flammes et des larmes. Une partie du marché de Lafiabougou a littéralement été réduit en cendres dans la soirée du mercredi 17 avril 2013. Présents sur les lieux, les sapeurs pompiers ont limité les dégâts tout en restant impuissant face à l’amertume des commerçants. A majorité femmes.

Tout serait parti d’une opération courante de brûlure des tas d’immondices qui entourent le marché de Lafiabougou. Malheureusement le bon samaritain s’est retrouvé dans le rôle du bourreau. Les flammes ayant débordés, les occupants du marché ont accouru pour éteindre le feu. Ni, eux, ni les riverains ni les sapeurs pompiers venus en rescousse n’ont pu éviter la réduction en cendre des dizaines de hangars. C’est donc médusés, meurtris et ne sachant à quel saint se vouer que les commerçants, à majorité des femmes de ce marché d’infortune ont constaté les dégâts. La perte sous les flammes de leur source de revenus

Constat sur les lieux

Sur les lieux du drame le constat était déplorable. Pour ce qui était peu avant 15heures le marché de Lafiabougou et un endroit de subsistance des centaines de personnes, le passage du feu a laissé des traces et des larmes. Ainsi, des boutiques remplies d’habits et de chaussures aux étables de fortunes, rien n’a été épargné. Une moto brûlée par là, des calebasses par ci, des paniers de tomates et d’oignons à terre. C’est en groupe que des femmes se consolaient non sans peine.

Entre consoler les victimes, remercier les riverains, les sapeurs pompiers et le maire de l’arrondissement n°6, Karim Barro ; Mariam Sanou, délégué du marché avait bien de choses à faire mais aussi à dire. Surtout sur l’état et la gestion du marché. Sur l’état, elle reconnait que les hangars en bois et en paille facilitent les incendies. La dernière en date étant la quatrième du genre sous ses yeux. Sinon, le délégué du marché déplore l’attitude de certaines familles qui déversent leurs ordures ménagères tout autour du marché. Ci fait qu’il est difficile de convaincre les commerçantes de payer pour évacuer les ordures. A l’encontre des autorités, elle demande la construction d’un marché.

L’autorité accusée

« Nous payons 50 francs de taxes tous les matins depuis des années et pourtant nous n’avions pas de marché. Moi, je vendais des légumes et des fruits, maintenant tout est parti. Et le pire c’est que j’avais des marchandises prises à crédit. Chaque fois, on a des incendies, on se bat pour qu’on construit un marché mais rien n’est fait jusque-là. On ne fait que souffrir seulement » c’est ce que Madame Ouedraogo nous a dit avant de s’effondrer en larme. Après elle, Abdoulaye Sidibé, vendeur de poisson fumé et victime de l’incendie, comme s’il gardait encore en tête son hangar réduit en cendre, pointait désespérément le lieu de son commerce. En disant « J’ai perdu mon vélo et au moins 150.000 francs de marchandise ». A côté de lui, une femme tout aussi victime déplorait le sort de ceux qui avaient des hangars pleins d’habits, de chaussures et d’autres objets de valeurs. « Tout ça, c’est parce que nous n’avions pas de marché. Sinon on n’allait pas passé notre temps à éteindre le feu. Il est temps de nous construire notre marché », s’exclamait une autre femme muette jusque là.

Karim Barro sur les lieux

Le maire de l’arrondissement n°6 était au côté de sa population. Tout comme les femmes qui ont perdu leur source de revenus, le maire semblait dépité. Ayant entre autre objectif la lutte contre la pauvreté dans son arrondissement, il dit regretter la situation et promet de prendre les dispositions nécessaires pour éviter autant que faire se peut les incendies. En attendant, il compte aider les victimes à approcher les institutions financières pour pouvoir redémarrer leurs activités.

Ousséni BANCE
Lefaso.net