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Enseignement supérieur : « Nous voulons, d’ici 10 ans, doter tous les chefs-lieux de région d’infrastructures d’enseignement supérieur »

Du 13 au 15 juin 2013 se tiennent à Ouagadougou, les Etats généraux de l’enseignement supérieur. Au cours de ces assises, les participants feront le diagnostic de ce grand corps malade de la société burkinabè afin de proposer des solutions. D’ores et déjà, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao qui a présidé l’ouverture des travaux, a annoncé l’ambition du gouvernement burkinabè de doter les chefs-lieux de région d’infrastructures d’enseignement supérieur d’ici à 10 ans.

L’enseignement supérieur va mal au Burkina Faso. C’est peu dire que de l’affirmer. Les grèves interminables des enseignants, du personnel d’appui, des étudiants avec une violence allant croissante, les années académiques qui se chevauchent finissent de convaincre même les plus sceptiques. Ces problèmes, surtout ceux des universités publiques, sont multiples et multiformes. Afin de trouver des solutions à ces problèmes, des enseignants d’université, des représentants du personnel d’appui et des étudiants prennent part aux Etats généraux de l’enseignement secondaire.

Trouver des solutions aux problèmes de l’enseignement supérieur

Deuxième du genre, les assises vont permettre de trouver des palliatives à la situation que vivent les universités publiques burkinabè. « Vous conviendrez avec moi que seule une tribune comme les Etats généraux de l’enseignement supérieur tels que souhaités par nos plus hautes autorités politiques pourrait trouver des solutions concertées à ces difficultés qui ne cessent de croître », a indiqué le Ministre des Enseignements secondaire et supérieur, le Pr Moussa Ouattara.


Pour cette rencontre, le gouvernement burkinabè a décidé de mettre l’accent sur l’enseignement supérieur. « C’est l’actualité qui l’exige. L’enseignement supérieur traverse, à l’heure actuelle, d’énormes difficultés », a ajouté le Ministre Ouattara.

Des institutions financières sont la cause des problèmes de l’enseignement supérieur

Les assises sont placées sous le parrainage du Général Tiémoko Marc Garango, premier médiateur du Burkina Faso. Selon lui, si l’enseignement supérieur est plongé dans cette situation, la faute incombe à plusieurs acteurs dont les institutions financières qui ont refusé pendant longtemps de financer l’enseignement dans certains pays au nombre desquels le Burkina Faso. « Les premiers responsables de la détérioration sont des concepts que je considère comme erronés de la part de certaines institutions financières qui estimaient dans les années 1970 qu’un projet de développement n’était éligible que s’il était un projet productif avec un taux de rentabilité d’au moins 11%. Autant dire que la Haute Volta, pays essentiellement agricole sans rentabilité immédiate et avec un secteur socio-culturel sans valeurs marchandes, était exclue d’office de tout financement à l’époque », a raconté le Général Tiémoko Marc Garango qui a aussi été Ministre des Finances et du Commerce du Burkina Faso.

Mis en place en 1965, l’enseignement supérieur a connu plusieurs péripéties avant de se retrouver dans ces difficultés. En effet, les problèmes de l’Université, selon le ministre Moussa Ouattara, se sont aggravés en 2000 avec la massification des effectifs des étudiants causant du même coup l’insuffisance des infrastructures. L’insuffisance des dotations budgétaires a contribué à aggraver les problèmes de l’université de Ouagadougou.

Doter les chefs-lieux de région d’infrastructures d’enseignement supérieur

Conscient de ces problèmes, le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a annoncé la construction d’infrastructures, le renforcement de la qualité de l’enseignement en rendant les universités burkinabè compétitives et le renforcement des ressources humaines de haut niveau universitaire, technique et administratif, la réduction des disparités sociales et de genre qui affectent toujours l’accès de l’université aux enfants des parents démunis et aux filles.

En termes d’ambitions, le gouvernement entend mettre un terme au dysfonctionnement académique de l’Université de Ouagadougou, créer toutes les conditions indispensables à l’application du système Licence-Master-Doctorat (LMD), recruter un nombre important d’enseignants par an. Beyon Luc Adolphe Tiao souhaite aussi que les universités burkinabè puissent accueillir le plus grand nombre d’étudiants quel que soit leurs origines sociales. Pour ce faire, le gouvernement se dote d’un grand chantier. « Notre ambition est de faire en sorte que dans dix ans, tous les chefs-lieux de région aient des structures d’enseignement supérieur plus ou moins spécialisées selon le principe des avantages comparés », a indiqué le Premier ministre.

Pour cela, Beyon Luc Adolphe Tiao a annoncé une augmentation dans le budget national, dès 2014, des crédits affectés à l’enseignement supérieur.

Au cours des assises, les participants seront répartis dans six commissions thématiques et débattront de l’avenir de l’enseignement supérieur burkinabè.


Jacques Théodore Balima
Lefaso.net