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Lobby homosexuel en Afrique : Ils poussent, les gouvernements résistent…
 
Considéré il y a peu comme un sujet tabou, la question de l’homosexualité est l’objet d’un débat féroce entre pro et anti en Afrique. Pris entre le marteau de l’aide publique au développement dont ils arrivent difficilement à se passer et de l’autre la farouche opposition d’une grande partie de leurs opinions nationales respectives, les gouvernements africains sont dans une position manifestement très inconfortable.

A Ouagadougou la remarque d’un gouvernement de pays occidental liant désormais son aide à un certain nombre de conditions dont le respect des droits des ‘’minorités’’, n’avait pas été bien appréciée par les autorités burkinabè. Qui voyaient dans cette tentative de forcing, une manière de leur créer des soucis supplémentaire, dans un contexte politique, économique et social déjà précaire. Bonne analyse de la situation, puisque quelques temps après, les événements de Wemtenga, du nom d’un quartier populaire de la capitale burkinabè) feront parler d’eux.

En effet, les riverains, remontés à la découverte d’une relation entre deux Hommes de même sexe, un blanc et un noir, qui, dit-on, ont eu le tort de vouloir célébrer leurs fiançailles, ont reçu l’ordre de quitter immédiatement le quartier, s’ils ne voulaient pas subir le courroux de la foule.

Mais à l’évidence il en faut plus pour décourager l’ardeur militante de ceux (et celles) qui vivent leur sexualité d’une autre manière. Dans le secret ils s’organisent, se structurent. Au Burkina, on parle désormais d’un nombre qui avoisinerait le millier de membres ! Ils ont leurs habitudes, leurs lieux de rencontres, leurs codes…Bref ils poussent. Et les autorités, elles, feignent de ne pas les voir.

Commentaire d’un citoyen : « tant qu’ils restent dans la clandestinité, il n’y a aucun problème ». Sous-entendu, c’est la reconnaissance de leurs droits qui poserait éventuellement problème. Au Sénégal personne n’a pourtant oublié le revers subi par Barack Obama face à Macky Sall.

Très en pointe sur cette question, l’Eglise catholique du Burkina a clairement appelé à sauver la cellule familiale, menacée selon elle par une nouvelle forme de dictature. Idem du côté de la communauté musulmane ou l’on appelle également à faire front. Reste cependant pour les autorités à résoudre une équation : comment prendre compte les homosexuels dans les stratégies de lutte et de prévention contre le VIH et les IST, sans donner l’impression de leur offrir la reconnaissance qu’ils réclament à cor et à cri.

Juvénal Somé
Lefaso.net