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Présidence du Faso : Le gouvernement à l’écoute des chefs coutumiers
 
Le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, a reçu les chefs coutumiers ce 22 octobre 2013 au palais de Kossyam à Ouagadougou. Objectif, échanger autour des « préoccupations quotidiennes » des dépositaires de nos valeurs culturelles.

L’on se rappelle, il y a un peu plus d’un mois - le 16 septembre 2013-, les chefs coutumiers ont été reçus à Kossyam, sur invitation du maître des lieux, en l’occurrence le président Blaise Compaoré. Officiellement, l’occasion aura été celle d’échanges autour de la mise en place du sénat. Mais elle aura également été celle de la soumission d’une doléance de leurs majestés : être reçus dans les mêmes locaux pour discuter des problèmes liés à la chefferie traditionnelle.

Et c’est ce jour, 22 octobre 2013 qui a connu la matérialisation de la suite favorable donnée à cette doléance. Peu après 11h, neuf chefs coutumiers font leur entrée dans la salle qui a servi de cadre aux échanges. Il s’agit des Naaba du Mogho, de Ouahigouya, de Boussouma, et de Tenkodogo ; du Koupiendieli de Fada ; de chefs des cantons de Dédougou, de Dakola, et de Banfora ; du prince de Bobo-Mandarê. Ils sont accompagnés d’une délégation, une vingtaine de personnes. Installés, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, fit son entrée. S’en sont suivis des poignées de mains, le prononcé de mot introductif. Et la suite s’est déroulée hors la présence des scribouillards priés de se retirer.

Dans ce mot introductif, Luc Adolphe Tiao a relevé d’entrée de jeu, avoir été instruit par le président du Faso de diriger les discussions avec les audienciers du jour. Ce qui, selon lui, témoigne de « l’attention » que Blaise Compaoré « accorde à la chefferie traditionnelle en tant qu’institution incontournable dans l’animation de la vie politique, socio-économique et culturelle dans notre pays ». Quant au gouvernement, lui aussi, prête à en croire son chef, « une oreille attentive » à tout ce qui préoccupe les chefs coutumiers.

Et pour cause, les garants de nos traditions ont fait preuve d’une « forte implication à la résolution de la crise de 2011 ». Ils mettent en œuvre « des actions multiformes pour désamorcer les tensions à travers le pays ». Aussi font-ils preuve de « fort engagement dans la lutte contre certaines pratiques néfastes telles que l’excision, les mariages forcés et l’exclusion sociale ». C’est en ces termes que le Premier ministre a dépeint l’engagement des chefs coutumiers.

Mais ces derniers ont des problèmes internes. Et ces problèmes, Luc Adolphe Tiao les trouvent liés « aux successions de chefferie » sources de conflits par endroits. Pour lui, il s’agit de crises à même non seulement de « saper les bases » de l’autorité des chefs coutumiers eux-mêmes, mais aussi d’ouvrir « une ère d’instabilité dans nos régions ». Il a saisi l’occasion pour solliciter, au nom du gouvernement, l’accompagnement de ses interlocuteurs du jour, dans la perspective de la résolution définitive de ces problèmes.

Après moins de deux heures de conclave, l’épuisement de l’ordre du jour est annoncé. Remise de message pour transmission au président du Faso et photo de famille terminées, les deux parties – gouvernement et chefs coutumiers (visiblement peu satisfaits) - ont, rebroussé chemin.

Fulbert Paré
Lefaso.net