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Situation politique nationale : Le gouvernement exprime son soutien et ses encouragements aux médiateurs

Une délégation du gouvernement burkinabè conduite par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao s’est rendue ce lundi, 17 février 2014, dans le quartier général du groupe de médiation, à Ouagadougou. Accueillis à leur arrivée par les trois médiateurs avec à leur tête l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, la délégation gouvernementale s’est entretenue une trentaine de minutes avec la médiation, actuellement bloquée depuis l’exigence, la semaine dernière, d’un mandat présidentiel par l’opposition.

Pour l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo, Monseigneur Paul Y. Ouédraogo et El Hadj Mama Sanou, tous membres du groupe de médiation auto- saisi, la visite du Premier ministre Luc Adolphe Tiao accompagné du ministre d’Etat chargé des Réformes politiques, Arsène Bongnessan Yé et du ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, est certainement une bonne chose. En effet, depuis la semaine dernière, la médiation est bloquée avec la condition posée par l’opposition qui exige au préalable que la majorité soit munie d’un mandat en bonne et due forme du Président du Faso. Dans un tel contexte, recevoir de la visite, surtout de soutien et d’encouragement, ne peut que faire du bien aux médiateurs, ne serait-ce que moralement.

En tout cas, sur l’objet de cette visite gouvernementale, le Premier ministre a été très clair : « Nous sommes venus rencontrer le groupe de médiation par rapport à la situation nationale. Nous avons voulu en savoir un peu plus sur l’état d’avancement de leurs travaux mais aussi leur apporter le soutien du gouvernement. Quand une situation est difficile et qu’il y a des bonnes volontés qui prennent l’initiative de faire quelque chose, il faut les soutenir. Nul ne leur a demandé de le faire, mais nous croyons à leur sincérité. Nous les avons encouragés à poursuivre le travail, de continuer à travailler pour rapprocher les positions antagoniques afin qu’on puisse trouver une solution pour sortir définitivement de cette crise dans laquelle nous sommes. Nous avons confiance et on espère que les autres acteurs feront de même également ».

Mais, le gouvernement peut-il aider la médiation dans le sens du mandat souhaité par l’opposition ? A cette question Luc Adolphe Tiao est clair : « Le gouvernement n’a pas de décision à prendre, vous le savez très bien. Nous sommes venus écouter, la question du mandat ne relève pas de nous, mais nous avons donné notre position parce que le chef de l’Etat est au-dessus des institutions, il est l’arbitre. Et nous avons donc compris pourquoi la majorité ne pouvait pas exiger un préalable », a indiqué LAT. L’essentiel, assure le Premier ministre Tiao, c’est que les acteurs se parlent, qu’ils aillent au-dessus des principes figés, « qu’ils aillent au-dessus des préalables qui ne peuvent pas permettre un dialogue. La médiation, c’est le dialogue : on essaie de mettre de côté certains principes, certains préalables et on va à l’essentiel ».

« Le Président du Faso au-dessus des institutions »

Le président du groupe de médiation, Jean-Baptiste Ouédraogo semble sur la même longueur d’onde que le chef du gouvernement en ce qui concerne la place du président du Faso dans le jeu politique. Et il s’explique : « Le Président du Faso, constitutionnellement, est au-dessus des partis. Donc, il est au-dessus des institutions. Si l’opposition demande à négocier directement avec le président du Faso, alors libre à elle. Nous, nous la laissons aller voir le Président du Faso. Mais, s’il s’agit d’une médiation, la médiation a en face d’elle l’opposition et la majorité. Les deux entités sont bien connues dans notre paysage politique et il existe des parallélismes de forme entre les deux qui font que l’une ne peut exister sans l’autre ». On l’aura compris, pour les médiateurs, il n’est pas question d’aller voir le président du Faso pour satisfaire l’exigence de l’opposition.

Mais, y aura-t-il une probable révision de la démarche de la médiation, par exemple les termes de référence en ce qui concerne la composition de l’équipe de la médiation ? Réponse de Jean-Baptiste Ouédraogo : « On n’a pas mis en cause ni la qualité des médiateurs, ni le nombre de médiateurs. Donc, cette question n’a pas sa raison d’être ».

Malgré le blocage, l’ancien président se veut rassurant quant à la possibilité pour la médiation de se poursuivre : « « La médiation se porte bien. Nous nous portons très bien. Il nous a été posé un préalable que nous sommes en train de chercher à évacuer et nous pensons y arriver. Donc, en dehors de ce préalable qui nous empêche de travailler sérieusement, tout va bien ».

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net