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Le Burkina renonce au coton génétiquement modifié qu’il juge peu rentable
 
Des paysans burkinabè entassent le coton dans des sacs à Pama, Burkina Faso, le 22 avril 2007. © AFP
Considéré comme un laboratoire pour le continent, le Burkina a jeté l'éponge la semaine dernière, en assurant que le coton génétiquement modifié (CGM) n'était pas rentable.

« La fibre de coton que nous produisons aujourd’hui est devenue courte », et donc plus difficile à filer, « ce qui signifie que sur le marché c’est une activité qui n’est plus très intéressante pour nous », a expliqué mardi 12 avril à l’AFP le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. « Le gouvernement a pris des dispositions pour stabiliser la filière», et injecté de l’argent pour aider les producteurs, a-t-il ajouté.

Le 5 avril dernier,Wilfried Yaméogo, directeur de la principale société cotonnière du pays, la Sofitex, a confirmé que l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) avait décidé d’aller « vers le 100% conventionnel».

«C’est une bataille gagnée », s’est félicité Christian Legay du Conseil national de l’agroalimentaire biologique qui milite pour un moratoire de 5-10 ans sur les OGM au Burkina, même si les raisons qui ont poussé à ce renoncement sont d’ordre financier.

Quelque 4 millions des 19 millions de Burkinabè vivent directement ou indirectement de l' »or blanc », principal produit d’exportation. Autrefois très apprécié sur le marché mondial pour sa pureté et la longueur de sa fibre, le coton burkinabè a décliné. Cela a fait perdre son label au coton burkinabè, occasionnant des pertes évaluées à 48,3 milliards de FCFA (70 millions d’euros) pour la période 2011-2016.

Par JEUNE AFRIQUE avec AFP