bread crumps
Centrale solaire de Zagtouli : Le premier kilowattheure attendu dans quatorze mois
 
Le premier ministre Paul Kaba Thiéba a présidé la cérémonie de lancement des travaux de construction de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli. D’une capacité de 33 Mégawatheures, elle permettra d’accroitre non seulement la capacité de production de la SONABEL, mais constitue également une énergie verte, source de bien-être et de développement durable. Les travaux de construction de la centrale seront exécutés par le Groupement d’entreprises CEGELEC SA/SDEL ELEXA/SOLARWORLD dans un délai d’exécution de quatorze mois.

L’énergie est un des obstacles les plus sérieux au développement du Burkina. Le pays est confronté à un double problème : le déficit structurel de l’offre par rapport à la demande (estimée à 110 MW) et le coût très élevé de l’énergie. « L’un des obstacles à la compétitivité de notre économie, c’est le coût de l’énergie. Nous avons le coût du kilowattheure le plus élevé de tous les pays de l’UEMOA. Ce qui décourage les investissements chez nous parce que l’énergie coûte trop cher. Pour cette centrale solaire, le coût du kilowattheure va varier entre 30 et 40F CFA. Aujourd’hui, l’électricité produite avec les énergies fossiles, le coût du KW est de 140F CFA. Ce qui constitue un gros handicap en termes de compétitivité pour l’économie burkinabè », a rappelé le premier ministre Paul Kaba Thiéba.

La construction de la centrale de Zagtouli devrait donc permettre de résoudre les deux problèmes fondamentaux, à savoir réduire considérablement le déséquilibre entre l’offre et la demande ; et ramener dans des proportions acceptables le coût moyen du Kw/h pour rendre l’économie nationale plus compétitive. Sans oublier qu’elle produira de l’énergie propre en phase avec les objectifs du gouvernement tels que définis par le président du Faso. Faut-il le rappeler, le président Kaboré a inscrit au rang des priorités l’élimination de tous les obstacles structurels à la croissance de l’économie burkinabè notamment la question de l’énergie.

« Donc, je pense que l’inauguration de cette centrale, en permettant de diversifier l’offre énergétique avec les énergies renouvelables, en permettant de réduire l’écart entre l’offre et la demande, et en ramenant le coût moyen du Kw/h à des proportions raisonnables et en augmentant subséquemment la compétitivité de l’économie est tout à fait en phase avec la vision du président et le programme du gouvernement. C’est le démarrage de la mise en œuvre du gouvernement dans le secteur de l’énergie », a précisé le chef du gouvernement.

La centrale de Zagtouli coûtera plus de 31 milliards de francs CFA

« Le projet de construction de la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli constitue une première expérience de cette taille en matière de diversification des sources de production de l’énergie électrique au Burkina. L’aboutissement de ce projet permettra d’augmenter la capacité d’offre de l’énergie électrique conduisant ainsi à la réduction de la dépendance énergétique et la sécurisation de la desserte en électricité de nos populations », a estimé Alfa Oumar Dissa, le ministre des mines et de l’énergie.
La centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli sera construite sur une superficie de 60 ha avec l’installation de 129 600 modules photovoltaïques de 260Wc. Elle aura une puissance de 33 MWc.

Le coût total du projet s’élève à 47 500 0000 euros soit 31 157 957 500F CFA. Le financement est assuré par deux partenaires que sont : l’Union européenne sous forme de don, pour un montant de 25 millions d’euros, soit 16 398 925 000F ; et l’Agence française de développement (AFD) sous forme de prêt pour un montant de 22,5 millions d’euros, soit 14 759 032 500F CFA. Le projet comprend quatre composantes.
A termes, cette centrale permettra d’injecter environ 56 GWh par an dans le réseau électrique national de la SONABEL, ce qui représente environ 5% de la consommation globale du pays.

Renforcer le réseau de la SONABEL

Ce projet renforcera aussi le réseau électrique national par l’installation de trois transformateurs et autres appareillages haute tension aux postes de Zagtouli, Ouaga I, Ouaga II, afin que le réseau électrique national puisse correctement soutenir et absorber cette nouvelle puissance injectée. Ainsi, à la fin du projet, la SONABEL disposera de toutes les capacités nécessaires pour gérer et valoriser la centrale photovoltaïque ainsi que pour accompagner le Burkina dans la mise en œuvre de sa stratégie de vulgarisation de l’énergie solaire.

Ce projet pionnier pour le Burkina en train de devenir une réalité grâce au concours financier de l’Union européenne et l’Agence française de développement. « Consciente du rôle clé que l’énergie renouvelable joue pour une croissance durable et inclusive, l’Union européenne s’est investie dès les études de faisabilité de la centrale, aux côtés du gouvernement burkinabè et de l’Agence française de développement pour financer ce projet auquel elle apporte un don de 16,4 milliards de francs CFA. Le financement restant étant assuré par le gouvernement burkinabè à travers un prêt d’environ quinze milliards de francs CFA contracté auprès de l’Agence française de développement », a souligné le représentant des partenaires techniques et financiers, Thierry BARBE, chef d’unité coopération à la délégation de l’Union européenne au Burkina.

Moussa Diallo
Lefaso.net