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Chambre de Commerce et d’Industrie : Ce qui a été fait en huit mois


En marge de la cérémonie d’inauguration du siège de la Délégation consulaire régionale du Centre-Est, samedi 15 juillet 2017, le Directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-BF) a égrainé, au cours d’un point de presse, les différentes actions déjà menées au cours de l’année 2017 et les chantiers prévus. De la mission consultative de l’institution en passant par son extension et la formation des opérateurs économiques, jusqu’aux projets de construction d’un port sec à Ouagadougou, Issaka Kargougou n’a rien laissé en chemin.

L’on se rappelle, c’est le 30 novembre 2016 que le Bureau consulaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI-BF), présidé par Mahamadi Savadogo, a été officiellement installé. Ce dernier avait dévoilé son ambition d’instaurer une bonne gouvernance au sein de cette institution créée en 1948 à travers notamment la relecture du règlement intérieur de l’institution et l’adoption d’une charte d’éthique. Huit mois après, c’est chose faite.

Selon le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou, le règlement intérieur adopté à la suite des différents remous que l’institution a connus sous la Transition précise les actions, les droits et les obligations de chacune des composantes de la Chambre de Commerce. Pour ce qui est de la charte d’éthique et de déontologie, elle a été adoptée « afin d’éviter les conflits d’intérêt et d’éviter que la Chambre de commerce ne soit un passe-droit pour les élus qui sont appelés à la diriger ».

Ce n’est pas tout. Un comité d’audit et un comité d’éthique ont été également mis en place et sont dirigés respectivement par un ancien président de l’Ordre des experts comptables et Haut-magistrat. Selon M. Kargougou, la CCI-BF a travaillé sur les rapports produits par la Cour des Comptes et de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption en vue de pouvoir donner une suite à leurs recommandations.

Pour ce qui est de la vie de la Chambre, Issaka Kargougou a rappelé que les instances ont fonctionné normalement et qu’à ce jour l’Assemblée générale s’est tenue deux fois, le Bureau consulaire s’est réuni quatre fois et les commissions techniques ont tenu plus de 25 sessions. Sans oublier les concertations menées à l’endroit de tous les acteurs et partenaires de la CCI-BF et des audiences avec le Chef de l’Etat, le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale.

Mission consultative et loi sur le PPP

La Chambre de Commerce et d’Industrie a un rôle consultatif et à ce titre elle a donné son avis aux pouvoirs publics notamment sur la loi sur la promotion des PME/PMI, la loi sur le crédit-bail, la loi sur les pôles judiciaires spécialisés. Cette mission consultative, à en croire M. Kargougou, a été expliquée à l’ensemble des secrétaires généraux des départements ministériels car quelques fois certains textes sont pris sans consultation de la Chambre au préalable.

A propos de cette mission consultative, rappelons qu’au cours du forum organisé les 30 et 31 mars sur les partenariats public-privé, les opérateurs économiques, après avoir fait la revue du dispositif législatif et institutionnel consacrant la gestion des PPP au Burkina, avaient noté un certain nombre de lourdeurs dans la loi. « Par exemple, explique le DG de la Chambre de Commerce, le principe d’offres spontanées n’était pas suffisamment pris en compte. Il fallait travailler également à créer un guichet unique qui facilite l’ensemble des opérations ». La Chambre de Commerce, à l’en croire, a plaidé pour que les projets PPP soient accélérés à travers la réforme des textes. La loi adoptée le 3 juillet dernier, Issaka Kargougou espère que le secteur privé national sera fortement impliqué dans sa mise en œuvre. Mais déjà, il a annoncé que l’institution fait partie d’un groupe de travail, avec l’appui du Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les services de l’Etat pour relire la loi.

Formation et extension de la CCI-BF



Toujours au cours de cette année, plusieurs formations ont été organisées par la Chambre de Commerce. Ainsi, selon le Directeur général, plus de 2 250 opérateurs économiques ont été formés sur la recherche du financement, l’accès aux marchés, la fiscalité, l’alphabétisation économique. L’institution a également lancé de nouvelles séries de formation notamment dans les métiers du bâtiment et des travaux publics. A cet effet, un centre de formation des métiers ouvrira ses portes en octobre prochain. Un autre centre de formation dans le domaine du tourisme et l’hôtellerie verra également le jour. Il aura pour vocation de former des guides touristiques professionnels et des techniciens supérieurs en gestion hôtelière en attendant que d’autres filières voient le jour.

L’opérationnalisation des délégations consulaires régionales (DCR) est également à mettre à l’actif de l’institution qui a entrepris de s’étendre dans les régions du pays. Après donc l’inauguration du siège de la DCR du Centre-Est, il est prévu cette semaine, à en croire M. Kargougou, l’inauguration du siège de la Délégation consulaire régionale des Cascades à Banfora.

Construction d’un port sec à Ouagadougou et extension de celui de Bobo-Dioulasso
« Pour éviter de travailler à vue, un nouveau plan de mandature pour les cinq ans a été élaboré et le Bureau consulaire se réunira le 21 juillet prochain pour son examen avant l’adoption par l’Assemblée générale le 4 août prochain », a indiqué Issaka Kargougou avant de rappeler les deux projets qui tiennent à cœur à la Chambre de Commerce et qui sont en phase de maturation. Il s’agit de l’extension du port sec de Bobo-Dioulasso qui va coûter au moins 14 milliards de F CFA et dont le dossier a été déjà examiné par la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et des banques locales prêtes à le financer. Et avant fin 2017, il espère que le financement de ce projet sera bouclé.

L’autre projet concerne la réalisation d’un Port sec à Ouagadougou en vue de désengorger Ouaga-Inter, construit dans les années 80. Il sera délocalisé sur un site à la sortie Ouest de Ouagadougou. Le financement projeté pour sa réalisation est de 25 milliards de F CFA. Les études de faisabilité sont en cours et le DG de la CCI-BF espoir que le projet pourra voir le jour dans le cycle de la mandature du Bureau consulaire actuel.

« Il y a beaucoup d’actions qui sont conduites et je crois que les opérateurs économiques sur le terrain sur le terrain sont en train de le constater. Et le président de la Chambre de Commerce et l’ensemble des élus sont en train d’honorer leurs engagements », a une fois de plus rappelé le directeur général de la CCI-BF, Issaka Kargougou. Une pique sans doute lancée à Harouna Gouem, le président de la coalition des acteurs économiques pour commerce équitable qui, lors d’une interview publiée sur lefaso.net le 4 juillet dernier, disait être déçu des promesses non tenues du Bureau consulaire et du manque de communication de l’institution.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net